Quelle maladroite je fais...{ Arthur

Comme la police locale avait du mal à résoudre une enquête, des collègues ainsi que moi-même avions dû prendre le relai afin d’élucider celle-ci. En même temps, si on nous avait assigné à celle-ci, ce n’était pas par hasard non plus étant donné que tout portait à croire que le coupable était le même que dans d’autres affaires de meurtres qu’on tentait d’élucider depuis un certain temps déjà. Malheureusement pour nous, le responsable était très malin et ne laissait pas de quoi l’incriminer derrière lui, mais c’était mal me connaître que de croire que j’allais abandonner. Tôt ou tard, il ou elle commettra des erreurs qui lui seront fatales. Il suffisait de se montrer patient et de bien garder l’œil ouvert.

Heureusement, ce fou furieux ne s’en était point pris à des membres de ma famille. Ma sœur Anna - que mes parents avaient adoptée - se portait comme un charme et c’était la même chose pour son fils Raphaël. Quant à la prunelle de mes yeux Cassie, elle était à l’internat la semaine, car ça m’arrangeait et, elle, aussi. Travaillant beaucoup, sans compter mes heures pour lui assurer le meilleur avenir possible ainsi qu’à moi-même, c’était mieux que Cassandra reste au lycée, car sans ça, elle s’ennuierait seule après les cours. De plus, en toute logique, elle était en sécurité là-bas. J’avais dû élever ma fille seul, car ma petite amie de l’époque nous avait abandonnés à notre triste sort après l’accouchement. Je n’avais plus aucun contact avec elle depuis ce jour. De toute façon, c’était probablement préférable étant donné que je lui tenais rancune d’être partie sans un mot, ne m’offrant aucune explication. Elle n’avait point assumé le fait de devenir mère apparemment. Par chance, lorsque j’étais plus jeune, j’avais pu compter sur le soutien de mes parents qui m’avait aidé du mieux possible. C’était une sacrée chance qu’on soit soudés chez les Dickens. À ma place, d’autres jeunes parents s’en seraient sans doute moins bien sortis que moi.

Aujourd’hui, continuant l’enquête, pour tenter de démasque le tueur, avec mon collègue, on se trouvait au centre commercial où nous avions interrogé bon nombre de commerçants, recueillant chaque témoignage avec minutie. On était occupés sur cette tâche depuis ce matin. « Je rentre manger à la maison ce midi Arthur, ma femme m’attend. Tu veux te joindre à nous ? » Demanda mon binôme. Je souris, touché par cette proposition, mais secouai la tête. « Non merci, je vous laisse en famille. Je vais me prendre un café, un sandwich et puis histoire d’avancer sur notre affaire, je me mettrai dans un coin pour rédiger un rapport sur tout ce qu’on a pu apprendre jusque-là. » « OK, comme tu veux Arthur, mais tu devrais te prendre une bonne pause, t’es toujours à fond, j’ai peur qu’à force tu y laisses ta santé. » Dit le blond, ce qui m’arracha un rire. « T’inquiète pas pour moi, j’ai les reins solides. On se retrouve tout à l’heure ici ou au comico, j’te tiendrai au courant. » « Ouais, bon app. » « Merci à toi aussi et bonjour à ta femme. » En souriant, l’autre agent du FBI s’éloigna. Quant à moi, je m’apprêtais à pénétrer dans la brasserie de la galerie marchande, mais je fus coupé dans mon élan en sentant quelque chose de chaud se déverser sur ma chemise et mon pantalon. Après avoir constaté les dégâts, je relevai la tête et croisai le regard d’une petite brune qui physiquement me faisait un peu penser à la génitrice de Cassie. Ce n’était pas elle, bien entendu, car je l’aurais aussitôt reconnue, ayant parfaitement en mémoire les traits de son visage. « Ce n’est pas grave, ça arrive. » Répondis-je afin de tranquilliser cette femme qui semblait embarrassée. Pas de chance pour mes vêtements, mais je n’allais pas en faire toute une histoire à cause d’un malheureux accident de café renversé. « Vous en faites pas, je vais aller nettoyer le plus gros aux toilettes. » « C’est par là ! » Indiqua la serveuse de l’endroit qui avait visiblement assisté à la scène. « Merci madame. » Dis-je poliment, prêt à m’y rendre afin d’être un minimum présentable pour terminer mon service tout à l’heure.