Bain de minuit mais attention aux citrouilles ! [ Soanou <3

Bain de minuit mais attention aux citrouilles !  

Soan &  @Nolan Williams    

Au départ, j'avais bien cru que je n'arriverais jamais à me débrouiller tout seul, tout ça parce que ma mère ne m'avait jamais donné l’occasion de le faire… Alors même si j'avais un peu flippé ce jour-là après être parti en courant de la chambre universitaire de mon ami d’enfance – parce que mes vieux sentiments pour lui m'avaient rattrapé et que je n'avais pas supporté de l’entendre avec sa copine, tout comme j'avais pas aimé qu’il m’ait enfermé dans la salle de bains - j'avais tout de même réussi à me dépatouiller. Une fois que je m'étais calmé – au bout d’une heure ou deux – j'étais revenu dans le café – en face de l’établissement scolaire de Nolan – et j'avais discuté avec la patronne des lieux. Sans trop savoir pourquoi, je m'étais confié à elle. Peut-être parce que j'en avais ressenti le besoin et qu’étant une inconnue, je m'étais dit qu’elle ne me jugerait pas. Bien sûr, je ne lui avais pas raconté toute ma vie, mais suffisamment pour qu’elle m'ait proposé le logement au-dessus du bistrot ainsi qu’un emploi de serveur. Évidemment, j'avais sauté sur l’occasion, fou de joie d’avoir réussi si facilement à me trouver un job. En plus de ça cette dame ayant déjà à un âge avancé allait être soulagée grâce à moi.

Dès le lendemain, j'avais donc commencé à bosser sur place. Le job n’était pas trop difficile, ça allait encore, même si ça me changeait tout de même de mon ancien poste dans une célèbre chaîne de fast-food. Très vite, j'avais recroisé le chemin du brun puisque ce café était pour ainsi dire son QG. Bien évidemment, le jeune Williams s’était inquiété pour moi, ça je l'aurais parié, mais c’était sans doute normal puisque moi-même j'aurais probablement réagi pareil si Nono m'avait fait un coup pareil. Ensemble, on avait donc discuté durant ma pause ou alors quand je n'étais pas trop débordé. C’est ainsi que j'avais donc rencontré le prof de mon ami afin qu’il me fasse en urgence ma première ordonnance puisque bien évidemment je ne pouvais pas rester sans mon fichu traitement, et pourtant j'aimerais tellement ne plus avoir à prendre ces médocs. En tout cas grâce au professeur – très gentil – de mon meilleur ami, j'avais pu rencontrer un psychiatre qui se chargeait à présent de mon cas. Et le pire c’est qu’un jour je m'étais rendu compte du fait que le médecin que je consulte n’est autre que le père de mon amie Olivia. Au moins, papa Jones ne songeait pas à m’enfermer de nouveau, ce qui me rassurait grandement puisque je ne supporterais pas ça une seconde fois soyons clairs.

Après avoir fini de bosser au café, j'avais donc rejoint mes appartements à l’étage puisque ma patronne a un autre logement en ville non loin d’ici. J'avais mangé un morceau en vitesse puis m'étais douché avant d’enfiler un maillot de bain que je m'étais acheté quelques jours plus tôt vu que je n'en avais pas. J'avais opté pour un short noir tout ce qu’il y a de plus basique. Une fois celui-ci mis sur moi, j'avais terminé de m'habiller puis quitté mon petit chez moi afin d’aller retrouver mon ami avec qui j'avais rendez-vous. Enfin, c’était un bien grand mot en réalité, mais on avait prévu d’aller piquer une tête ensemble. Tout ça parce que ma meilleure amie m'avait mis en tête qu'on devrait aller à la piscine tous les deux. Évidemment, j'avais suivi son conseil, même si j'étais pas vraiment sûr que ce soit une bonne idée. En tout cas, avant d’arriver au point de rencontre, j'avais envoyé un message à ma best pour la prévenir que j'étais passé à l’action en proposant à Nolan d’aller faire trempette comme elle le disait si bien.

Je n'avais eu aucun mal à trouver la piscine du campus puisque ça m'arrivait par moments de me faufiler dans l’université pour aller rejoindre mon crush. Fort heureusement, je ne m'étais jamais fait prendre. En même temps vu que j'ai le même âge que les étudiants, je passais aisément pour l’un d’eux. Surtout que je m'arrangeais toujours pour avoir un sac sur moi histoire de donner le change. Je me pointai là où j'étais attendu avec cinq bonnes minutes d’avance puisque je n'aime pas du tout arriver en retard, même si je sais pertinemment que mon meilleur ami ne m'en tiendrait pas rigueur. Tandis que j'arrivais près de la fameuse piscine, je me fis très discret puisque j'avais envie de surprendre mon ami. En plus, c’était parfait puisque celui-ci me tournait le dos. Avec un sourire amusé sur ma bouille, je me rapprochai donc à pas de loup de Nolan. « BOUUUUUH ! » M'amusai-je à dire un peu fort près de son oreille avant de rire en me reculant légèrement, fier de ma petite connerie évidemment. Je rigolai encore plus lorsque l’autre garçon se tourna vers moi. « Tu devrais voir ta tête ! J’adore ! » Le taquinai-je en le regardant avec un petit sourire en coin. « Je suis surpris de voir que t’es déjà là. » En effet dans mes souvenirs, mon ami d’enfance avait le chic pour arriver en retard, mais il faut croire que ça avait dû changer en vieillissant ou alors c’était juste parce qu’il était pressé de passer du temps avec moi ? Et voilà que je retombais dans ses travers en imaginant tout et n’importe quoi au sujet de Nono, mais c’est plus fort que moi puisque je l’aime sincèrement et espère toujours qu’un jour ça sera réciproque… Sûrement que je me faisais du mal pour rien.

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Soan &  @Nolan Williams    

Oui, je suis un sale petit filou qui adore embêter son monde quand je m’y mets. Pas de pot c’était forcément sur Nolan que ça tombait puisque c’était lui que j’étais venu rejoindre ce soir. Alors oui il en payait le prix. Surtout que j’étais content de le voir comme toujours. Et puis là, franchement la tête qu’il faisait suite à ma petite farce, c’était vraiment trop énorme pour que je me retienne de rire. J’étais même limite à deux doigts d’applaudir quand il m’engueula pour la frousse que je venais de lui faire. « Oh arrête, n’en rajoute pas Nono ! C’était rien du tout ça… Puis j’te connais, tu serais bien capable de me faire la même chose ! » Néanmoins, mon regard s’attarda sur la main de mon ami qui était encore posée au niveau de son cœur. Se pourrait-il que je lui aie vraiment fait peur ? Apparemment, mon brun préféré n’appréciait pas des masses que je me sois moqué de lui. « Et je n’aurais plus eu que mes yeux pour pleurer. » Répliquai-je quand mon meilleur ami m’indiqua qu’il aurait pu passer l’arme à gauche par ma faute. Là, je le prenais à la rigolade, mais en vrai je serais dévasté s’il venait à mourir.

Puisque pour une fois il était arrivé à l’heure et même en avance, je l’avais bien fait remarquer à Nolan. Oui, il faudrait mettre une grosse croix rouge sur le calendrier à la date d’aujourd’hui tellement c’était quelque chose d’exceptionnel. « Un peu, beaucoup ouais ! » Répondis-je lorsque mon ami me demanda si j’étais étonné. Puis je me mis à rire de nouveau à cause de l’énormissime connerie qu’il me sortit. « Ben voyons ! Ça va être de ma faute maintenant si tu te pointes toujours à la bourre ! Trouve-toi un autre coupable pour expliquer tes retards ! » Fis-je en riant avant de secouer la tête puis de faire un peu la moue quand il évoqua une thérapie. Même son tirage de langue ne m’amusa pas. Non, je ne suis toujours pas à mon aise lorsque de près ou de loin ça a rapport avec les psys. Déjà que je suis forcé de voir le père de ma meilleure amie pour ça… Ce qui ne m’enchantait pas vraiment, même si cet homme a toujours été gentil avec moi. Je crois bien que malheureusement ça restera toujours un sujet épineux pour moi puisque j’aimerais tellement ne plus avoir besoin de prendre des médocs ou d’être suivi pour voir si mon traitement agit comme il faut. Je ne me sentais plus libre du tout depuis mon adolescence, pourtant depuis que j’étais parti et que je m’étais installé ici, je retrouvais un petit goût de liberté maintenant que je n’avais plus ma mère sur mon dos pour m’empêcher d’aller et venir à ma guise.

Malgré les sombres pensées qui m’envahissaient, je ne ratai pas une miette de ce qu’était en train de faire Nolan. Aussitôt, je me rappelai de notre adolescence, quand mon ami s’amusait déjà à ouvrir les portes de cette manière chez lui tout ça pour trouver les bouteilles d’alcool de son paternel. Ah que d’excellents souvenirs ! Cela me fit donc retrouver le sourire, sourire qui se fit encore plus grand lorsque mon acolyte se tourna vers moi. À sa question, j’hochai la tête. « Fin prêt capitaine ! J’ai même déjà mon maillot tout neuf sur moi ! » Répondis-je fier de moi avant de me marrer. « Houla, ça remonte cette histoire ! On a passé l’âge pour les piscines à boules tu crois pas ? » Encore que, je lui sortais ça, mais je pense qu’on pourrait tout de même bien s’éclater là-dedans. Mais là, mourant d’impatience d’aller me baigner, j’ouvris moi-même la porte pour voir à quoi pouvait ressembler cette fameuse piscine puisque visiblement le brun n’était pas pressé de nous faire entrer étant donné qu’il restait planté là. « En tout cas, t’es toujours aussi doué Mac Gyver ! » Dis-je en souriant tout en poussant la porte en grand afin qu’on puisse rentrer tous les deux. Je lâchai ensuite celle-ci et regardai partout autour de moi. Heureusement, il y avait les rayons de la lune qui passaient par les petites fenêtres en hauteur ce qui nous permettait d’y voir un peu clair. Étant là par effraction, on allait éviter d’allumer toutes les lampes au risque qu’on se fasse repérer par la sécurité. Trop content d’être là, je partis en courant pour arriver plus vite au bord du bassin. Lorsque ce fut le cas, je retirai à la hâte mon sac et mes habits - que je posai sur le sol - pour me retrouver en maillot de bain avant de sauter dans l’eau sans même attendre mon meilleur ami qui me rejoindra de toute façon. D’ailleurs, je me tournai vers lui pour voir où il en était tandis que m’accrochais au rebord étant donné que je n’avais pas pied là où je me trouvais.

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Soan &  @Nolan Williams    

Voir Nolan me tirer la langue me fit grandement rire. Bon sang, même à notre âge il était toujours aussi gamin. Peut-être qu’être de nouveau en contact avec moi l’avait fait rajeunir dans la tête. Juste après je souris comme un idiot, fier de moi quand mon interlocuteur alla dans mon sens en me signifiant qu’il m’aurait fichu la peur de ma vie. « Tu vois ! J’te connais comme si je t’avais fait ! » Ce qui était assez vrai, même si on pourrait en douter vu le nombre d’années où on n’avait pas pu se voir. D’ailleurs si je devais ne plus jamais revoir mon ami, je serais tout bonnement inconsolable. « Pourquoi tu en doutais ? » Demandai-je à mon brun préféré qui semblait ravi d’apprendre qu’il me manquerait si la mort l’emportait. « Tant mieux ! Je vais encore pouvoir profiter de ta présence un bon moment alors ! » Ce qui me mettait particulièrement en joie puisque le perdre de nouveau me ferait le plus grand mal. Déjà parce qu’il était mon plus vieil ami et qu’en prime je craquais complètement pour lui, même s’il ne semblait absolument pas le remarquer. Pourtant j’étais en train de fondre littéralement à cause du clin d’œil qu’il venait de me faire. Bon Dieu ce que je le trouve canon !

Mister Williams était en train de jouer au petit innocent, mais ça ne prenait pas avec moi. Surtout que je me souvenais parfaitement des années qui avaient précédé mon internement. « Tu veux que j’te rappelle toutes les fois où t’es arrivé à la bourre en cours ? » Encore heureux qu’on ne vivait pas dans le même quartier à l’époque, parce que si j’étais parti avec lui, nul doute que j’aurais été en retard aussi par sa faute. À ses questions, je secouai la tête en guise de réponse négative. Moi être coupable à sa place ? Non merci. Par contre, je fus assez surpris par ce qu’il me dit juste après. « Mes beaux yeux ? » Répétai-je en balbutiant quelque peu choqué. Je priais pour que mes joues ne deviennent pas rouges étant donné que ça me faisait plaisir d’entendre ça. Peut-être trop même, j’étais encore en train de m’enflammer alors que ça n’avait probablement pas lieu d’être, mais c’était tout moi ça d’essayer de voir des signes là où il n’y en avait pas. Il fallait donc que je me calme si je ne voulais pas me retrouver avec le cœur en vrac. Apparemment, je n’étais pas assez discret puisque mon ami d’enfance me demanda si j’avais un problème. Sans doute que j’avais dû tirer une sale tête lorsqu’il m’avait parlé de thérapie. Pourtant je sais bien qu’il plaisantait, mais c’était juste plus fort que moi. « C’est juste que tu m’as sorti le mot thérapie… Enfin, tu vois quoi. » Je ne souhaitais pas m’exprimer plus sur le sujet. À quoi ça servirait ? Il sait bien que je suis marqué à vie d’avoir été enfermé dans une unité psychiatrique durant l’adolescence, donc on n’allait pas encore en reparler puisque ça serait un coup soit à me rendre triste ou pire être sur les nerfs. Ce que je ne souhaitais pas.

La bonne humeur revint assez vite puisque j’étais excité comme une petite puce à l’idée d’aller me baigner en compagnie de mon petit Nono. Celui-ci n’avait pas perdu son talent pour le crochetage, même si je ne me souvenais plus où il avait appris cela. En tout cas pas grâce à ses parents ça c’était certain. Un maillot avec des petits lapins ? Mais c’était quoi cette connerie qu’il venait de me sortir franchement ? Je fis lever mes yeux au ciel avant de le regarder en secouant la tête. « N’importe quoi toi ! Non, tu verras c’est tout ce qu’il y a de plus classique ! Et toi t’as des singes dessus ? » Demandai-je pour l’embêter à mon tour. « On a été efficaces sur ce coup ! » Répondis-je lorsque mon ami m’avoua lui aussi avoir déjà son maillot de bain sur lui. Ainsi on n’allait pas perdre de temps en devant nous changer. Tant mieux puisque j’avais vraiment hâte d’aller piquer une tête vu que ça faisait des siècles que je n’avais pas mis les pieds dans une piscine. Je balançai doucement la tête en entendant parler de piscine à boules. « C’est vrai, il faudrait qu’on teste pour délirer ! » Après tout, ça pourrait être marrant même pour deux grands gaillards comme nous. Et puis on a tellement de temps perdu à rattraper que ça me ferait plaisir de faire ce genre d’ânerie avec mon acolyte, quitte à retomber en enfance.

Dès que la porte fut déverrouillée grâce aux doigts de fée du brun, je m’empressai de l’ouvrir pour voir à quoi pouvait ressembler la piscine de son bahut. Eh oui, je suis curieux par moments, ce qui est bien le cas maintenant. Au passage, j’en profitai pour féliciter mon ami d’avoir réussi son joli coup de maître. « Je vois ça oui, chef ! » Lui répondis-je en souriant. Puis je ris à ses explications. « Ils imaginent sans doute pas que leurs étudiants veulent se faufiler en douce ici en dehors des heures de cours. » Dis-je avec un petit sourire en coin avant d’hocher la tête. « OK, ça serait bête qu’on se fasse pincer. » Admis-je en faisant une petite grimace. Non, vraiment je ne voulais pas me faire attraper et risquer des problèmes d’autant plus que je ne devrais même pas être sur le campus puisque je ne suis pas scolarisé. Mais je fis abstraction de ceci vu que j’avais envie de m’amuser ce soir en compagnie de Nolan.

Une fois débarrassé de mon sac et de mes vêtements, je ne me fis pas prier et sautai directement à l’eau. Celle-ci était bonne et pas trop froide, ça allait encore, pourtant le chauffage ne devait même pas être en route de nuit. Puisque j’étais le premier à barboter, je me rapprochai du bord sur lequel je m’appuyai tout en matant le jeune Williams. Je me retenais de baver tant j’étais subjugué de voir le torse nu et si beau de ce garçon que j’aime en secret. Alors pour reprendre mes esprits, je relevai la tête pour plonger mon regard dans celui du brun. « Fallait être plus rapide la tortue ! » Le taquinai-je quand il râla parce que je ne l’avais pas attendu. Quand il enleva son pantalon, je me retins de me mordre la lèvre puisque ça me faisait de l’effet de le voir en maillot de bain devant moi. Je ne m’attardai donc pas sur cette partie de son anatomie et me mis à rire en le fixant droit dans les yeux. « T’as tout le reste du bassin pour toi, tu as donc plein de place ! » Rétorquai-je d’un air amusé. Peu après mon ami me rejoignit et me trempa au passage, je ne pus retenir un rire. Je passai une main dans mes cheveux pour me recoiffer tout en me tournant pour voir où pouvait être l’autre garçon, mais je ne le voyais pas. Cela me fit froncer les sourcils. Avait-il eu un problème en plongeant ? Tandis que je me posais la question et que j’étais prêt à mettre ma tête sous l’eau pour vérifier que tout allait bien, j’eus un sursaut en sentant qu’on me touchait les jambes puisque je ne m’attendais pas à ça. Évidemment, ça ne pouvait qu’être un coup de Nolan puisqu’on était seuls tous les deux. Je bougeai donc mes membres inférieurs pour qu’il me lâche. « Arrête tes sottises Nono et remonte ! » Râlai-je tout en bougeant mes bras afin de ne pas couler à pic puisque je ne me tenais plus au bord et que je lui tournais même le dos.

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Soan &  @Nolan Williams    

Mon ami d’enfance et moi étions en train de rire tous les deux de bon cœur. J’avais l’impression de nous revoir lorsqu’on était encore que deux gamins. Ça me faisait plaisir de retrouver la même entente qu’à l’époque. Puis je souris comme un idiot quand Nolan s’amusa avec mes cheveux tout en disant qu’il ne doutait pas de moi. Rien que ceci faisait battre mon cœur plus vite. C’est dingue l’effet que le brun pouvait avoir sur moi. « Tant mieux, parce que j’ai pas du tout l’intention de te perdre de vue. » Ça avait été le cas trop longtemps et j’en avais grandement souffert, alors maintenant qu’on était de nouveau réunis, plus question d’être loin l’un de l’autre.

Ah le lycée, je n’avais pas pu y rester longtemps à cause de ma mère, mais les quelques mois où j’y étais allé restaient gravés dans ma mémoire, comme tous les moments que j’avais passés en compagnie de mister Williams. Alors non, je n’avais pas oublié qu’avant le brun était quasi toujours en retard au bahut. Je le fixai lorsqu’il reconnut qu’en effet il n’était pas ponctuel. « Pour moi ? » Répétai-je un peu surpris et voulant en savoir plus. J’avais encore un mal fou à me dire qu’il faisait des études de psycho tout ça dans l’espoir de me revoir plus tard une fois qu’il aurait eu son diplôme. C’était touchant, mais heureusement j’étais sorti de cet enfer puisque je ne me trouvais plus en hôpital psychiatrique. Le problème qui se posait actuellement, c’était que plus il me flattait et plus je peinais à garder les pieds sur terre. La preuve encore maintenant alors qu’il soulignait le fait que j’ai de beaux yeux. « Je… Non. Enfin, si je les aime bien, mais bref. » Et voilà, je n’arrivais même plus à aligner correctement mes mots tellement c’était Bagdad dans mon esprit à l’heure actuelle. C’était sûr et certain que si je continuais comme ça Nono allait comprendre qu’il me perturbe et me plaît. Sauf que j’avais peur de sa réaction s’il le découvrait. Après tout, il n’avait jamais reparlé de ce baiser qu’on avait échangé lorsque nous étions plus jeunes et puis il a une copine, malheureusement pour moi.

Entendre des termes de psy, même pour rigoler, me mettait mal à l’aise. C’était plus fort que moi, je ne parvenais pas à passer au-dessus de tout ça tant j’étais encore hanté par toutes ces années enfermé contre mon gré si jeune dans cet endroit sordide. Chose que je ne voulais plus jamais revivre. « Je sais… » Répondis-je simplement quand mon ami m’assura que c’était juste pour rire et que ça le concernait lui et non pas moi. Je ne bougeai pas quand il posa sa main sur mon épaule. « Merci. » Soufflai-je doucement lorsque le brun m’indiqua qu’il allait arrêter ce genre d’humour. Oui, ça serait probablement mieux comme ça. Pour moi en tout cas.

Tandis que je trépignais d'impatience de pouvoir aller me baigner, nous parlâmes de nos maillots de bain et je me marrai à cause de mon acolyte qui venait de me sortir une nouvelle ânerie. « Ton saint banane carrément ? » Relevai-je en riant toujours. Je ne m’attendais pas à ce qu’il me lâche ça, comme quoi il avait une sacrée répartie pour rebondir directement après que je lui ai parlé de singes. Puis Nolan me dit qu’il fallait sortir couvert, ce qui me fit balancer doucement la tête, amusé. Je comprenais très bien l’allusion même si pour ma part je n’avais jamais eu à le faire puisque je suis encore vierge.

Sourire et même rire en compagnie de mon ami me faisait le plus grand bien. Ça faisait longtemps que je n’avais plus été si heureux – excepté le jour de nos retrouvailles, bien que ça s’était mal fini – alors là je voulais juste profiter de ma soirée dans cette piscine. Je souris encore plus quand Nono me dit que les lieux étaient pour nous ce soir. « J’espère bien ouais, autant qu’on évite les problèmes ! » Je pensais surtout au jeune Williams qui pourrait se faire virer de l’université à cause de ça. Quant à moi, je me retrouverais probablement chez les flics puisque je n’avais rien à faire ici. Par contre, il faudrait vraiment que le brun cesse de me faire des clins d’œil parce que j’allais avoir du mal à rester de marbre à force.

Je fus le premier à me retrouver dans l’eau, ce qui fit bougonner l’autre garçon. Pour ma part, ça m’amusait et je le cherchais un peu, mais Nolan trouvait toujours à redire en me sortant des répliques que je ne voyais pas venir. « Rien que ça ! » Fis-je en riant avant de reprendre la parole juste après. « Tu sais ce qu’il te dit le roux ? » Rétorquai-je en le fixant d’un faux air énervé. Je ne privai pas pour le mater, même si j’espérais être assez discret pour qu’il ne capte rien. Surtout que je faisais attention de ne pas trop m’attarder sur certaines parties de son corps qui me plaisaient beaucoup. Puis je secouai doucement la tête tout en admirant ce bel apollon lorsqu’il plongea. Il s’y prenait bien, c’était indéniable, moi-même je serais incapable de faire comme lui. Sauf qu’après je le perdis de vue quand je dus fermer mes yeux à cause de l’eau que j’avais reçue dedans par la faute du plongeur et cela me fit paniquer. Mais bien vite, je sus où il se trouvait puisqu’il s’amusait avec mes jambes ce petit malin. Lorsqu’il remonta à la surface je ne pus me retenir de l’éclabousser. « Et v’là la mienne de vengeance ! » Répondis-je en ne le lâchant pas du regard tout en bougeant mes membres inférieurs afin de ne pas couler. Je ne m’attendais pas du tout à ce que mon ami replace une mèche de mes cheveux, ce qui me fit légèrement bugger. Voilà comment je me retrouvai à fixer ses yeux puis ses lèvres, mais heureusement je me reconnectai à la réalité quand il me proposa une petite course. « Euh oui, si tu veux. » Dis-je encore un peu troublé. Je passai une main dans ma chevelure pour remettre en arrière cette mèche sur mon front qui me gênait puis sans attendre de top départ et pour éviter de ne faire une bêtise monstrueuse, je me mis à nager le plus vite possible pour rejoindre l’autre côté comme l’avait proposé Nono.

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Soan &  @Nolan Williams    

J’avais vraiment l’impression de revivre depuis que j’avais pris mon envol – et que je n’étais plus sous la coupole de ma mère – et que j’étais à nouveau ami avec Nolan. C’est bien simple, je ne supporterais plus de me trouver loin de lui comme ça avait été le cas pendant tant d’années. Eh oui, désormais il allait m’avoir assez souvent sur le dos, même si je tenais tout de même à garder mon indépendance et ma liberté dont j’avais été privée si longtemps. En sentant la main de mon ami se poser sur moi, je ne pus m’empêcher de sourire tendrement, appréciant ce doux contact.

Comme l'avait souligné mon interlocuteur, j’étais étonné qu’il me dise avoir fait des efforts pour moi. En effet, je ne comprenais pas où il voulait en venir exactement. « Euh… Ouais. Mais qu’est-ce que t’entends par les efforts que tu as faits pour moi ? » J’aimerais beaucoup qu’il m’explique puisque là j’avais l’impression d’être en plein brouillard. Je me mis à soupirer lorsque le brun se marra parce que j’avais du mal à sortir une phrase correcte. Il se fichait de moi le bougre ! Ça l’éclatait de me perturber, ce que je ne trouvais pas très sympa personnellement. « C’est pas cool ! Arrête de te moquer de moi comme ça ! » Râlai-je en affichant une petite moue afin de montrer mon mécontentement à mon acolyte, même si ça allait certainement le faire rire encore plus.

Après une blague que je n’avais pas appréciée, cette fois je fus amusé par Nono qui surnommait ses attributs masculins de saint banane. Bon sang ce qu’il ne fallait pas entendre par moments, mais au moins ça avait le mérite de me faire rigoler. Je secouai la tête quand mon meilleur ami confirma que c’était sacré. Quant à moi, je ne répondis rien, ne voyant pas quoi dire de plus sur le sujet. Si on était vraiment tranquilles pour la soirée ici, ça serait top puisque je voulais seulement profiter en compagnie de mon coup de cœur. Dans une piscine en plus, ça devrait être cool normalement.

Sans me faire prier, je m’étais donc jeté dans l’eau où je comptais bien m’éclater comme un petit fou. Ça faisait des lustres que je n’avais pas eu le plaisir de faire de la natation, alors ce soir j’allais rattraper ça. « Le roux, il te dit qu’il est aussi malin qu’un renard ! » Répliquai-je en m’amusant à lui faire un doigt d’honneur tout en riant. Puis, mister Williams me rejoignit dans la piscine m’empêchant ainsi de continuer ma séance de matage intensif. Au moins, il ne semblait pas avoir remarqué que je l’avais reluqué, ce qui n’était pas étonnant car j’avais fait gaffe de ne pas me faire griller. Après qu’il m’ait fait peur, j’éclaboussai mon ami. Ensuite, il s’en était fallu de peu puisqu’à cause de notre proximité – si Nolan n’avait pas proposé qu’on fasse une course – je l’aurais probablement embrassé. Mais heureusement, ça ne s'était finalement pas produit. Tandis que je nageais déjà pour rejoindre l’autre bout du bassin, je ne pus m’empêcher de pouffer quand le brun râla. Assez rapidement, je l’entendis arriver derrière moi, alors je tentai d’accélérer le rythme pour ne pas perdre mon avance. Je retins un soupir lorsque mon acolyte me refit penser à cette période de ma vie que je préférerais oublier totalement. J’essayai donc d’occulter ceci tout en me concentrant sur l’activité que je pratiquais actuellement. Je gardais le silence, ne voulant pas me montrer encore désagréable. Une fois mon objectif atteint, je fis un demi-tour tout en m’accrochant à la bordure pour regarder l’arrivée de l’autre garçon.« Allez ! Du nerf la tortue d’eau ! » Sortis-je en l’observant avec un petit sourire en coin, l’interpellant par le surnom qu’il s’était lui-même trouvé tout à l’heure. En attendant qu’il arrive près de moi, j’étendis mes jambes devant moi, faisant limite la planche sur le dos tout en gardant mes mains sur le rebord.

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Soan &  @Nolan Williams    

Je ne lâchais pas du regard mon meilleur ami qui répondait à ma question. Je me mis à rire lorsqu’il me rappela que l’école ce n’était pas son fort. C’est vrai que quand on était plus jeunes, il n’aimait pas trop ça et avait plus de difficultés que moi pour avoir de bonnes notes. Désormais, c’était lui qui avait un niveau d’études plus important, comme quoi il ne fallait pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. J’hochai la tête pour lui faire savoir qu’en effet je n’avais pas oublié ceci. Tout comme je n’avais pas zappé non plus qu’il y a quelque temps, il m’avait expliqué s’être lancé dans un cursus scolaire psy dans le but de me retrouver. Autant je n’aime pas le métier qu’il envisage de faire, autant je trouve mignon le fait qu’il ait voulu se spécialiser dans cette branche en songeant qu’il me reverrait grâce à ça. Je lui avais apparemment coupé l’herbe sous le pied maintenant que je n’étais plus enfermé dans cet hôpital psychiatrique et que j’avais réussi à remonter sa trace ici. « Ouais, t’inquiètes, j’ai pas occulté qu’à l’époque tu te fichais des cours… Quant au reste, oui, tu me l’as déjà expliqué. Je croyais simplement que t’allais me parler d’autre chose. » À quoi je m’attendais ? Je n’en savais strictement rien moi-même en réalité, enfin peut-être que si en y réfléchissant bien. Comme il m’avait dit juste avant être plus ponctuel que par le passé, j’imaginais bêtement qu’il allait me dévoiler des petits trucs de ce style qui auraient évolué pour moi. Non je ne suis pas du genre nombriliste, mais je ne faisais que reprendre ses propres mots.

Je n’étais pas hyper heureux que Nolan se bidonne tout ça parce qu’il me perturbait. Ce fut pire lorsqu’il me sortit qu’il me trouvait mignon, ce qui me fit avoir le feu aux joues. Non, je n’étais toujours pas habitué à ce qu’on me complimente comme ça, même si pourtant ça devrait étant donné que le brun avait la fâcheuse tendance à me flatter depuis nos retrouvailles. Ce qui avait le chic pour à chaque fois affoler mon cœur, c’était encore le cas actuellement, si bien que je ne répondis rien, trop gêné pour le faire. Quand allais-je cesser de rougir pour tout et n’importe quoi ? Ça allait finir par mettre la puce à l’oreille à mon acolyte qui comprendrait que je craque pour lui.

Mister Williams s’amusait à chercher la petite bête. On dirait bien qu’il souhaitait me provoquer. Voilà comment il récolta un doigt d’honneur. Cela me fit marrer et lui aussi, même s’il râlait également. « Hum, je pense pas non ! » En effet, à l’époque j’avais déjà du caractère, ainsi que ce côté rebelle que j’avais développé en le fréquentant puisqu’on aimait bien faire de sacrées bêtises ensemble lorsqu’on était adolescents et auparavant. Autant dire que j’en gardais de très bons souvenirs au point que ça me manquait beaucoup maintenant.

On avait évité une catastrophe puisque si le brun n’avait pas proposé une course, j’aurais sûrement cédé à mon envie de poser mes lèvres sur les siennes pour pouvoir les goûter comme la fois où à l’hôpital il m’avait offert ce qui avait été mon premier et unique baiser. En effet, depuis, je ne m’étais rapproché de personne et donc n’avait pas embrassé qui que ce soit durant toutes ces années. J’aurais peut-être pu rencontrer quelqu’un pendant mon enfermement en unité psychiatrique, mais non, je n’avais pas eu la tête à ça. Probablement parce que je n’avais eu de cesse d’avoir à l'esprit Nono qui n’avait jamais quitté mon cœur. J’avais remporté la victoire étant donné que j’étais arrivé en premier de l’autre côté du bassin. Je ne savais pas si c’était normal ou si mon ami n’avait pas fait exprès de perdre pour me laisser gagner, mais j’étais assez content et m’amusais même à le taquiner afin qu’il me rejoigne au plus vite. À ce qu’il me sortit, je ne pus m’empêcher de lâcher un petit rire. « J’en tremble ! » Répliquai-je faussement affolé. En attendant qu’il arrive, je m’occupai en faisant la planche tout en m’agrippant bien au muret pour ne pas m’éloigner du bord. De nouveau, je rigolai quand il me dit qu’il ne faisait pas le poids face à moi, puis je l'observai en souriant, me fichant pas mal qu’il envoie de l’eau sur mon ventre vu que j’étais déjà mouillé de toute façon. Je passai mes jambes autour de lui comme pour l’emprisonner entre celles-ci avant de me redresser et de poser mes mains sur ses épaules. Mon regard croisa le sien et derechef je ressentis l’envie de l’embrasser, mais je m’empêchai de le faire, car je ne savais pas du tout comment il allait réagir si je me permettais de faire ça. Surtout qu’il n’est pas célibataire contrairement à moi. Alors plutôt que de céder à cette pulsion grandissante, je fis un sourire à mon acolyte et bougeai ses mains pour les mettre sur son crâne. Là, j’appuyai de toutes mes forces afin de plonger sa tête sous l’eau, voulant l’embêter et pourquoi pas lui faire boire la tasse par la même occasion.

Bain de minuit mais attention aux citrouilles !  

Soan &  @Nolan Williams    

Voilà que Nolan creusait pour connaître le fond de ma pensée, ce qui ne m’arrangeait pas vraiment. Je haussai des épaules en l’observant. « Je sais pas exactement, mais comme t’as dit que tu as fait des efforts pour moi, je me demandais ce qui avait bien pu changer dans ta vie, ton caractère ou ton comportement qui aurait un rapport avec moi… » C’est vrai que ça me rendait curieux. Surtout que je ne pensais pas qu’il aurait évolué en fonction de moi alors qu’on avait été séparés pendant tant de temps.

J’étais trop gêné de devenir aussi rouge qu’une tomate, mais apparemment ça semblait amuser mon meilleur ami qui souriait en me regardant. Quant à moi, je détournai les yeux pour essayer de me calmer. Puis je ne pus m’empêcher de rire à la réflexion qu’il me fit. « Ils ne t’étaient peut-être pas destinés, mais j’en faisais déjà. » Oh que oui ! Il suffisait que quelqu’un me mette en rogne et le geste partait tout seul. Ça m’arrivait même d’en adresser à ma mère derrière son dos lorsqu’on s’embrouillait. Bien sûr elle n’en avait jamais rien su sinon j’aurais passé de sales quarts d’heure. Quand mister Williams allait arrêter de me lancer des fleurs ? Parce que là encore je risquais de rougir s’il persistait. Surtout que ça me plaisait qu’il me trouve mignon.

Tous les deux on s’amusait dans l’eau, riant même de nos bêtises. Je me sentais vraiment bien en compagnie du brun. Tellement que je ne pus m’empêcher de sourire, adorant le voir comme ça. C’était comme dans mes souvenirs lorsqu’on faisait les petits fous à rire jusqu’à en avoir mal au ventre ou les larmes aux yeux. Sauf qu’à cause de tout ceci et de notre proximité, c’était la deuxième fois en l’espace de quelques minutes que je ressentais l’envie d’échanger un baiser avec Nono. Mais trop timide, je ne pris pas cette initiative et décidai de trouver une nouvelle parade pour ne pas flancher. Quoi de mieux pour ça que de faire l’idiot ? Peut-être que je devrais tout simplement écouter ce que me dicte mon cœur, mais j’avais peur de souffrir si je le faisais. Ça serait sans doute plus simple si mon crush n’était pas déjà engagé avec quelqu’un. Malheureusement pour moi, il était pris. Je souris assez fier de moi en remarquant que ma cible s’était retrouvée la tête sous l’eau. J’allais répliquer lorsque Nolan protesta, mais je n’en eus guère le temps, car il m’attira davantage à lui et m’embrassa tout à coup. Chose à laquelle je ne m’attendais pas et qui me prit de court. Cela me fit perdre totalement la tête. Je me détendis et laissai mes mains dans celles de l’autre garçon tout en prolongeant ce délicieux baiser. Je souriais contre les lèvres de celui pour qui j’avais toujours eu des sentiments en secret. Je resserrai mes jambes autour de lui pour ne pas couler. Mon cœur était lancé dans une course folle et ne se calmait pas. J’avais encore du mal à réaliser ce qui était en train de se passer. Dire que j’avais rêvé de ce moment à maintes reprises. Moi qui pensais que ça n’arriverait plus jamais – tout ça parce qu’il n’était pas libre – il faut croire que je m’étais trompé et en beauté ! Je n’avais plus envie de me détacher de ses douces lèvres, sauf qu’un son capta mon attention et me reconnecta à la réalité. À contrecœur, je mis fin à ce baiser merveilleux en soupirant avant d’ouvrir les paupières. Quand pourrais-je enfin apprécier un baiser digne de ce nom sans qu’on nous interrompe ? Autrefois, c’était à cause de ma mère qui nous avait surpris. Là, ça devait être le gardien qui débarquait. Avait-on fait trop de bruit ? « J’ai entendu quelque chose ! C’était au niveau de la porte d’entrée, je crois… » Dis-je d’un ton assez bas afin d’éviter qu’on se fasse repérer, même si c’était peut-être déjà fait. Bien que ce ne soit pas ce que je souhaite, je me décollai du beau brun pour me tourner et me hisser en dehors du bassin. Je tendis ma main à l’élu de mon cœur. « Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? On va où ? » Demandai-je à voix basse alors que je commençais à être en panique. D’autant plus que je ne connais pas les lieux, donc ça ne m’aidait pas à rester zen.

Bain de minuit mais attention aux citrouilles !  

Soan &  @Nolan Williams    

Tout en regardant mon interlocuteur qui souriait, je ne pus faire autrement que d’arborer le même air sur ma jolie bouille. En écoutant sa réponse à mes questions, mon sourire se prononça davantage. Je sentais également mon cœur qui s’emballait tellement j’étais heureux de ce que m’apprenait Nolan. J’étais sur mon petit nuage, bien trop content, songeant au fait qu’il avait dû beaucoup penser à moi. Du moins, c’était ce que j’en déduisais grâce à ses explications. « Premier de la classe ? Ah ouais ! Ça change en effet ! » Fis-je remarquer alors que je me souvenais pertinemment que ce n’était point le cas lorsque j’étais encore à l’école avec lui. « Tu voulais faire quoi toi déjà à la base ? » J’avais beau essayer de sonder ma mémoire, j’avais complètement zappé ce détail aussi étrange que ça puisse paraître. C’était peut-être dû aux médocs qu’on me faisait prendre pour calmer les effets de ma bipolarité.

J’allais avoir du mal à ne pas être rouge comme une tomate bien mûre tellement mon ami éprouvait un malin plaisir à me mettre dans tous mes états. Suite à la bêtise qu’il venait de me sortir, je ne pus guère empêcher mon esprit d’imaginer mister Williams en train de sucer mon majeur. *Non, non, non ! Arrête Soan !* M’engueulai-je mentalement. J’avais peur d’être victime d’une réaction physique. Pourtant ça serait étonnant, car à cause de mon traitement, je n’ai pas vraiment de libido. Cela ne m’avait pas dérangé jusqu’à maintenant ayant toujours été célibataire. « Et je ferai comment après avec un doigt en moins ? » Finis-je par répliquer après un petit temps mort. Sans doute que je ferais comme toutes les personnes à qui ce genre de chose arrive, je m’adapterai. Cependant, je préférais tous les conserver autant que possible.

Ce second baiser qu’on avait échangé le brun et moi avait été un vrai délice, mais malheureusement, il avait fallu que je le stoppe brutalement à cause d’un bruit qui m’avait paru suspect. J’avais la haine de n’avoir pas pu en profiter davantage. Sur les conseils de mon ami, je sortis du grand bassin avant de l’aider. Puis, craignant qu’on se fasse prendre par le gardien ou Dieu sait qui, je lui demandai ce qu’on devait faire pendant qu’il ramassait nos fringues. « OK ! » Répondis-je d’un ton bas alors que mon crush venait de préciser qu’on devrait se planquer. « J’te suis. » Dis-je toujours aussi doucement afin d’éviter qu'on soit repérés par quiconque.

D’une main je récupérai ma paire de chaussures. Je fus quelque peu saisi lorsque l’étudiant attrapa mon autre main, mais je le laissai faire et serrai la sienne tandis qu’il m’entraînait avec lui jusque dans les vestiaires. Ne sachant où il désirait aller au juste, je suivis le mouvement. « D’accord. » Répondis-je simplement en prenant en compte ses recommandations. Il nous fit donc entrer dans la cabine de douche et nous enferma dedans. En remarquant son geste, je hochai la tête afin qu’il comprenne que j’allais rester silencieux puisque c’était ce qu’il souhaitait. De toute façon, j’étais trop stressé – ayant peur qu’on nous chope – pour dire quoi que ce soit. Tout comme mon acolyte, je demeurais attentif aux sons alentour. D’ailleurs, je ne bougeais pas d’un poil non plus, préférant ne prendre aucun risque. Toutefois, j’eus un petit sourire en sentant la caresse de Nono. Celui-ci semblait vouloir me rassurer, ce que je trouvais tout bonnement adorable. À tel point que j’avais furieusement envie de l’embrasser. Ce serait peut-être le bon plan pour nous occuper sans émettre le moindre bruit non ? Aussi discrètement que possible, je me rapprochai de l’autre garçon et ce fut à mon tour d’initier un tendre baiser. Aussitôt, je ressentis exactement les mêmes sensations que tout à l’heure et bien plus encore ! En effet, cette fois, je sentais comme des papillons qui s’envolaient au creux de mon ventre. Ce qui était particulier, mais plaisant. Je ne pouvais que sourire, appréciant ce moment, zappant au passage qu’on risquait de se faire surprendre à tout moment.

Bain de minuit mais attention aux citrouilles !  

Soan &  @Nolan Williams    

Je le prenais à la rigolade, mais j’étais on ne peut plus fier de mon ami. Il avait bien évolué durant mon absence forcée. Ce n’était pas comme moi qui m’étais retrouvé coincé pour X raisons auxquelles je n’avais plus envie de songer, maintenant qu’une bonne partie de tout ceci était du passé. « C’est sûr. » Approuvai-je suite aux dires de Nolan. En effet, je l’avais laissé derrière moi, contre mon gré, ce qui me faisait toujours autant mal au cœur puisque jamais je n’aurais souhaité être séparé de mon pilier. Qu’est-ce qu’il avait pu me manquer pendant toutes ces années ! Déjà à ce moment-là j’étais fou de lui, ce qui ne s’était point arrangé. « Ah oui, c’est vrai que tu étais proche de la nature. » Pas pour rien, qu’on passait la majeure partie de notre temps dehors, même s’il nous arrivait de nous enfermer aussi souvent pour geeker. Contrairement à lui, à l’époque, je n'avais pas la moindre idée de ce que je voulais faire de ma vie. Désormais, je ne me posais plus la question, me contentant du boulot que j’avais réussi à trouver et qui me convenait. Pour l’instant en tout cas, qui sait si ça sera encore le cas plus tard ?

L’heure était toujours à la plaisanterie pour Nono, quant à moi, je faisais du mieux que je pouvais pour cacher le trouble qu’il me causait en sortant ses âneries. Je secouai la tête aussi bien pour chasser au loin les idées qui venaient polluer mon esprit que pour répondre négativement à mon interlocuteur. « Non merci, laisse mes mains et mes doigts tranquilles ! » Rétorquai-je sans animosité aucune, au contraire. Si je m’écoutais, j’aimerais beaucoup que le brun touche ma peau. Et voilà que je recommençais à avoir des pensées coquines ! Bon sang, c’était de plus en plus dur de réprouver cette attirance qui perdurait depuis l’adolescence - voire même avant. Si bien que l’inévitable se produisit et me chamboula tant j’avais attendu ce moment. Mais, cet instant magique se brisa par la faute du gardien. Nous dûmes donc sortir de l’eau et nous cacher.

En arrivant dans la cabine de douche, j’accrochai aussitôt derrière la porte mes vêtements et mes chaussures, libérant ainsi mes mains. Comme nous étions coincés et qu’il fallait qu’on patiente avant de pouvoir nous sauver, autant tuer le temps… Pour ce faire, je trouvai une façon divine de nous occuper. En effet, je débutai un autre baiser, ayant trop envie de regoûter aux lèvres de mister Williams. J’espérais bien que cette fois on n’allait pas nous déranger. Le fait qu’il m’attire davantage à lui, son corps collé contre le mien me rendait tout chose. Ses douces caresses me donnèrent des frissons tandis que ma langue taquinait la sienne, retrouvant cette sensation exquise que j’avais connue lorsque nous étions plus jeunes. C’était comme si on avait fait un bond en arrière ou que le temps s’était figé et que nous n’avions pas été séparés. Ma langue dansait à la perfection avec la sienne, comme si elles étaient faites pour être ensemble. Je n’aurais guère pu aller mieux qu’en cet instant alors que j’étais dans ma bulle avec celui pour qui j'ai des sentiments depuis fort longtemps, ce garçon pour qui mon cœur n’avait jamais cessé de battre malgré l’éloignement. D’ailleurs, celui-ci était actuellement en pleine course, au point que j’avais du mal à respirer correctement, alors même si j’aurais aimé que ce moment dure toujours, je mis fin à nos embrassades, avec un énorme sourire gravé sur mon visage tandis que je le reculais doucement pour regarder le brun. À cette heure-ci j’adorerais pouvoir entendre ses pensées afin de découvrir ce qui se passait dans sa tête. Je croisais juste les doigts pour qu’il ne me brise pas le cœur, bien qu'au fond de moi, je sais qu’il n’est point libre, mais dans l’immédiat je préférais occulter cette information. Je n’osais guère prendre la parole, de peur de rompre la magie que je ressentais de mon côté. Restant silencieux, j’essayais d’entendre s’il y avait du bruit ou non de l’autre côté de la porte.