[Mini RP] Comme on se retrouve (Gold²)

Mes parents m’avaient avertie il y a quelques jours que mon demi-frère souhaitait venir passer des vacances chez moi. Qu’est-ce que ça m’enchantait ! Bien sûr, c’est de l’ironie pure et dure. Certes avec Nathan ça allait mieux depuis ma majorité, mais avant ça il m’en avait fait baver. Principalement en raison de sa jalousie mal placée… Enfin bref, je ne suis pas donc très ravie de devoir le recevoir, mais j’allais prendre sur moi le temps de son séjour à L.A. Par contre, ce qui m’embêtait, c’était qu’à cause de sa présence je ne pourrais pas voir mes amis Max et Dylan ou encore mon copain Asher. Un soupir franchit mes lèvres rien que de penser à ça. Ça m’enquiquine d’avance, car je sais pertinemment qu’il va s’imposer et m’empêcher de faire ce que je veux. Chose dont j’ai une sainte horreur ! Si j’avais quitté le Texas il y a un moment de ça, c’était en partie parce que je ne supportais plus notre passif – mais aussi puisque j’avais suivi Jon à Los Angeles. Il avait peut-être zappé nos conflits et ses coups bas, mais pas moi.

J’avais un peu rangé le bordel présent dans mon appartement hier soir, mais je n’avais guère fait le ménage de fond en comble puisque ce n’était pas mon dada, et puis de toute façon si mon frangin avait quelque chose à dire sur le sujet, il n’aurait qu’à se prendre une chambre d’hôtel ! Surtout qu’en ce moment je n’avais pas trop le temps de faire la poussière sur les meubles. De toute manière, j’étais plus chez Ash ou au boulot qu’ici dans mon appart miteux.

Je revenais des commissions, histoire d’être tranquille plusieurs jours. J’étais en train de tout mettre en ordre quand j’entendis la porte d’entrée s’ouvrir. Comme à son habitude, mon aîné n’avait point pris la peine de toquer. En même temps, c’est vrai qu’il avait déjà sonné à l’interphone afin que je débloque l'accès à l’immeuble, donc je savais qu’il allait débouler peu après. « Salut ! » Dis-je en continuant à placer au frais ce qui devait l’être. « J’ai fait les courses en sortant du taf. Je termine de les ranger. » Indiquai-je pour qu'il comprenne que s’il voulait me voir ou discuter, il n’avait qu’à venir dans la cuisine.

Je ne savais pas pour quelle(s) raison(s) au juste mon demi-frère désirait rester quelque temps avec moi, mais j’espérais qu’il n’allait pas trop être sur mon dos, car j’avais pris mon envol il y a un moment déjà et je n’avais plus l’habitude d’avoir quelqu’un de ma famille dans les pattes. Encore moins lui qui m’avait toujours fait sentir qu’il ne voulait pas de moi. J’imagine que quand il sera là, il m’avouera pourquoi il a tant tenu à passer ses vacances ici. Peut-être qu’il souhaitait juste visiter Los Angeles ? Si c’était le cas, ça m’arrangerait qu’il le fasse pendant que moi, je serai au taf. En effet, contrairement à lui, je n’étais pas en congés en ce moment.

C’était inutile que je me questionne sur tout ceci. Surtout que tôt ou tard je découvrirai ce qui amenait mon aîné dans le secteur. En tout cas, celui-ci s’était débrouillé depuis l’aéroport pour se rendre jusqu’à mon domicile étant donné que j’avais fini de bosser il y a peu et que juste après le travail j’étais passée au magasin avant qu’il ne ferme. Sans ça, on se serait retrouvés dans la panade, car mon frigidaire et mes placards étaient quasiment à sec. Je dois bien avouer, que faire les courses n’étant pas ma plus grande passion, je repoussais toujours le plus possible l’échéance. En même temps, vivant seule, ce n’était pas forcément ma priorité.

Tandis que j’étais occupée à ranger les provisions dans le frigo, mon frangin arriva à ce moment-là. Celui-ci me rejoignit aussitôt dans la cuisine puisque je lui avais indiqué m’y trouver. Nathan me demanda si j’avais besoin d’aide. « Si tu veux, il reste à mettre dans les placards ce qui est posé sur la table. Après j’peux finir toute seule sinon. » Ça ne me dérangeait pas, gérant en solo d'ordinaire. Par contre, je fus surprise quelques instants plus tard que mon grand frère me serre dans ses bras. Ce n’était pas dans nos habitudes, encore moins dans les siennes de faire des câlins. Toutefois, je le laissai faire non sans sortir une connerie. « Qu’est-ce qui te prend ? T’as fumé le joint de trop avant de venir ? » Demandai-je, me fichant de lui. En effet, son comportement et ses propos m’étonnaient beaucoup, d’où ma réaction. Une fois l’étreinte terminée, je continuai ma tâche. « Euh, ouais, ça va et toi ? » Retournai-je sa question. « Ça se passe tranquille, oui, rien à signaler. » Du moins, c’était redevenu le calme plat depuis que mes amis et moi étions de retour sur L.A. On a vécu un véritable enfer lorsqu’on se trouvait sur cette île de malheur, mais ici on n’avait pas à se plaindre. « Et toi ? Qu’est-ce que tu fais là ? » Me renseignant-je puisque sa visite m’intriguait toujours autant.