De belles retrouvailles { Soan <3

De belles retrouvailles

SoNo

Même si le brun pouvait être un sacré chieur quand il le voulait, ça ne m’empêchait pourtant pas de l’aimer tel qu’il est. D’ailleurs je me rends bien compte depuis tout à l’heure que je suis avec lui que mes sentiments passés n’ont absolument pas disparus. C’est peut-être même encore pire maintenant que je suis de nouveau en présence de mon Nono. Bon sang ce qu’il avait pu me manquer. Tout ça à cause de ma très chère mère. Moi je suis peut-être bipolaire mais alors elle c’est une sacré folle il faut bien l’avouer. Si ça se trouve je tiens peut-être même ma bipolarité d’elle. Après tout elle n’a jamais cherché à se faire dépister à ce sujet, rejetant purement et simplement la faute sur mon géniteur. Je fus sorti de mes sombres pensées par la voix de mon meilleur ami qui me parlait des Sims. « Quoi ce jeu existe encore ? » Demandais-je en me marrant, me rappelant les fois où on y avait joué ensemble chez Nolan puisque moi je n’avais pas d’ordinateur à l’époque et d’ailleurs je n’en ai même jamais eu. Ah qu’est-ce ma vie pouvait être palpitante ! « Je pense que je n’en arriverai pas à ce point-là, ça devrait aller ! » Répondis-je enfin quant au fait de tomber dans les pommes parce que je serais trop épuisé. Et puis bien que je n’avais pas dormi cette nuit, étrangement je n’étais pas non plus mort de fatigue. Sans doute le fait d’être avec Nolan qui me faisait cet effet-là.

M’imaginer sur une chaise électrique en train de me faire torturer par Mister Williams. Non c’était vraiment trop bizarre. Pourquoi est-ce qu’il m’avait fait penser à ça lui aussi ? Je secouais donc la tête pour virer ces sales images de mon esprit. Mes beaux yeux bleus se reposèrent ensuite sur le brun que j’écoutais avec un fin sourire aux lèvres. « Ce serait méchant de ta part ! » Répondis-je en riant alors que je le taquinais. En écoutant ce qu’il me dit par la suite je ne pus que sourire encore plus. « Je suis d’accord avec toi… » Dis-je doucement. En effet pour moi aussi les meilleurs moments de ma vie étaient tous ceux que j’avais pu passer en sa compagnie. Parce qu’il n’y avait qu’avec lui que je m’étais senti heureux.

Alors qu’on était dans sa chambre Nono m’avoua qu’il était resté un grand enfant. M’indiquant même que c’était ce qui l’avait aidé à tenir sans moi. D’un côté j’étais triste de savoir que ça lui avait fait beaucoup de mal de ne plus me voir mais d’un autre côté ça me faisait chaud au cœur. D’ailleurs celui-ci loupa un battement tellement j’étais content de voir à quel point j’avais pu manquer à mon brun préféré. « Je sais pas quoi te dire… Je suis désolé que tu aies souffert autant de la situation. » Et encore il avait probablement eu moins de mal que moi. Lui était libre de faire ce qu’il voulait. Alors que moi j’avais connu mon premier chagrin d’amour enfermé dans cette unité psychiatrique. Il y avait mieux pour se reconstruire… Je ne répondis rien alors que Nono me parlait du lit gonflable. En effet oui je préférais dormir là-dessus.

Mister Williams était toujours aussi studieux que dans mes souvenirs. C’était d’ailleurs ce que je lui avais dit alors qu’il commençait à bosser sur ses cours. Apparemment ça l’étonnait que je me souvienne de lui de cette manière. « Ben oui j’ai rien oublié tu sais ! » Et pourtant ça aurait pu être le cas avec toutes les merdes qu’on m’avait fait prendre durant des années. Surtout que j’en prends encore un peu maintenant, même si j’en avais beaucoup moins que par le passé. Heureusement d’ailleurs parce qu’à l’époque je ressemblais plus à un zombie qu’autre chose. « Ok j’ai compris je me tais et je te laisse bosser alors ! » Après tout je n’allais pas l’embêter plus alors qu’il avait du boulot. Donc non je restais sagement allongé sur son lit, profitant du silence, me contentant de le regarder travailler avec un petit sourire qui ne voulait plus me quitter. Même si c’était calme je n’arrivais pourtant pas à m’endormir.

J’étais donc resté là sagement sur le lit à regarder mon ami qui s’était replongé dans ses cours après être allé récupérer sa commande. Je n’avais rien avalé de ce qu’il m’avait laissé puisque je n’avais pas faim. Après tout j’avais pris un bon petit-déj tout à l’heure au café en face de l’université. Donc forcément j’étais encore calé pour le moment. Et puis ça m’arrive par moments de pas ressentir non plus la faim à cause de ma maladie ou du traitement. Apparemment le brun venait de finir un de ses exercices. « C’est ton prof de quoi ce Monsieur Woodland ? » Demandais-je histoire de papoter alors que j'étais toujours sur son lit, assis cette fois. Après tout je ne connaissais rien de sa vie actuelle donc pas étonnant que je cherche à en savoir un peu plus. Je secouais négativement de la tête lorsque Nolan voulut savoir si j’avais mangé. « Non je te l’ai dit, j’ai pas faim… » J’espérais qu’il n’allait pas insister pas plus à ce sujet parce que je n’avais pas besoin qu’il me materne. Après tout j’étais assez grand pour savoir si je devais me nourrir ou non.  

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Bien sûr je n’étais pas au courant des nouveautés en matière de jeux vidéo. Comme pour le reste d’ailleurs… Encore que, heureusement j’avais pu me plonger dans les bouquins durant toutes ces années où j’avais été enfermé. Parce que sans livres, je crois que j’aurais tout bonnement pété les plombs puisque là-bas j’étais juste privé de toute liberté. Au moins grâce aux divers romans que j’avais pu lire, je m’étais évadé. C’était sans doute en grosse partie pour ça que j’avais réussi à tenir le coup. « Ah ouais d’accord ! Je t’avoue je ne sais plus trop ce qu’on pouvait y faire à l’époque. » J’étais quand même surpris d’apprendre qu’il y avait eu pas mal d’évolution du côté des Sims et qu’on en était même arrivé au cinquième jeu dorénavant. Je ne pouvais que sourire en voyant mon ami me dire qu’on avait plein de trucs à rattraper. C’est vrai qu’on était passés à côté de beaucoup de choses. Heureusement maintenant on était enfin réunis et je ne comptais plus le perdre de vue. Quitte à ce que je passe pour le mec lourd qui le colle trop.

Oh que oui, je savais que trop bien que Mister Williams n’était pas un mauvais garçon. Si ça avait été le cas, probablement qu’on n’aurait pas été si proches lui et moi. Tout simplement parce que je n’aurais pas pu être ami avec quelqu’un qui aurait été méchant. Parce que personnellement j’ai besoin d’être entouré par des personnes qui me ressemblent au niveau du caractère, qui ont les mêmes valeurs que moi. Je n’avais pas pu m’empêcher de rire quand le brun m’avait sorti une connerie. « Dommage j’aurais trop aimé voir ça et pouvoir m’évader de cette manière ! » Surtout que je trouvais ça trop romantique s’il était venu me délivrer comme ça. « C’est vrai que t’aurais largement les capacités de l’être ! » Eh oui je croyais en mon meilleur ami. Tout comme j’avais toujours cru en lui d’ailleurs. Je suis sûr et certain qu’à l’avenir il fera de grandes choses. Que ce soit dans le milieu de la psychiatrie ou dans une autre voie. Pour ma part je préférerais qu’il bosse dans autre chose puisque j’ai en horreur les psys depuis que je m’étais retrouvé dans cet asile de fous.

J’avais laissé Nono bosser tranquillement pendant que moi j’étais resté au calme, allongé sur son lit. Une fois qu’il eut fini son devoir et m’adressa la parole, je m’étais donc autorisé à lui répondre. Je lui avais demandé quelle matière était enseignée par ce professeur dont me parlait Nolan. Mais voilà ma curiosité me perdrait un jour. C’était d’ailleurs le cas là puisque je regrettais déjà la question que j’avais posée. « Ok je vois… » Répondis-je simplement alors qu’il me tendait sa feuille. Il voulait que je lise sa rédaction ? Sérieusement ? Si ça avait été un cours de littérature ou même autre chose, ça ne m’aurait absolument pas dérangé de lire ce qu’il avait écrit mais là je n’étais clairement pas à l’aise avec le sujet. « Je. Désolé si je te déçois mais je ne préfère pas lire ça… » Il ne comprendrait peut-être pas pourquoi et serait peut-être même blessé de mon comportement mais je ne pouvais tout simplement pas puisque je faisais un rejet total sur tout ce qui concernait la psychologie ou pire encore la psychiatrie. J’espérais juste qu’il ne m’en voudrait pas.

Puis après ça, j’étais un peu irrité de voir que le brun commençait déjà à me couver. Ok ça pourrait être mignon, je ne dirai pas le contraire mais j’avais tellement été privé de ma liberté. Aussi bien à cause de ma mère qui me surveillait constamment et ne me laissait pas agir à ma guise qu’à cause de ce séjour forcé en unité psy, que du coup je ne voulais pas qu’on me dise quoi faire. Je voulais juste qu’on me laisse faire selon mes envies, rien de plus. Était-ce trop demandé ? « Oui maman ! » Répondis-je un peu agacé. Peut-être que comme ça mon ami comprendra que j’ai juste besoin qu’on me laisse voler de mes propres ailes. Ce que je n’ai jamais pu faire auparavant. Mais il est vrai que je serais sans doute paumé si je devais me débrouiller totalement par moi-même. Oui c’était un peu le bordel et la contradiction dans ma tête. Surtout que je ne savais pas si je serais capable de faire les choses tout seul. « Désolé si je suis un peu brut… » Dis-je en soupirant, réalisant que oui à force j’allais vraiment blesser mon meilleur ami à cause de mes conneries. « Je me doute que tu veux bien faire les choses, que tu t’inquiètes pour moi mais j’en peux juste plus qu’on me voie comme le type malade. Je veux juste essayer de mener ma vie comme je le sens. Tu vois ce que je veux dire ? » Je marquais une petite pause avant de rajouter. « J’aimerais seulement que tu ne me vois pas comme une petite chose fragile. Que tu agisses avec moi comme tu le faisais auparavant. Tu crois que tu peux faire ça ? » En effet c’était tout ce dont j’avais besoin à l’heure actuelle. Quitte à ce que je fasse des conneries ou que je fasse mal les choses, mais qu’on me laisse vivre ma vie comme je l’entends. De plus il est vrai que non je n’ai pas du tout envie que le brun agisse comme une mère poule avec moi.

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Alors qu’on parlait des jeux vidéo et plus particulièrement des Sims, je fis un petit sourire en guise de réponse à mon ami qui m’indiquait qu’il me ferait une piqûre de rappel. Après tout ça ne serait sans doute pas du superflu vu tout ce que j’avais loupé apparemment. Mais heureusement pour ça comme pour le reste je pouvais compter sur mon meilleur ami. J’en revenais pas du fait qu’il ne m’ait pas oublié durant toutes ces années passées loin l’un de l’autre. Ce qui me faisait d’ailleurs vraiment chaud au cœur. Au moins ça me rassurait de voir que tout comme moi il ne pensait qu’à nos retrouvailles. Si bien que je ne pouvais qu’avoir un grand sourire aux lèvres quand mon brun préféré m’avoua qu’il serait resté là-bas à mes côtés si je n’avais pas pu quitter l’hôpital psychiatrique. Qu’est-ce qu’il pouvait être mignon quand il s’y mettait. « Tu sais ce qu’on dit ? C’est l’intention qui compte ! » Répondis-je d’abord quant au fait que sa façon de me faire sortir n’aurait sans doute rien eu de spectaculaire. « Ça me touche beaucoup en tout cas. » Ajoutais-je pour faire comprendre à Nolan que j’aurais apprécié son dévouement.

Bien que l’idée que le jeune Williams devienne psy à l’avenir ne m’enchantait pas, je me devais d’accepter son choix de carrière même si ça ne me plaisait pas à cause de mon passif avec les médecins travaillant dans cette spécialité. « Tu sais bien que déjà avant j’étais toujours à fond derrière toi. Ça changera pas. » Dis-je en lui faisant un clin d’œil. « Par contre j’espère que tu vas pas passer ton temps à essayer de m’analyser ou de comprendre ce qui me passe par la tête parce que ça va pas me plaire… » Le mettais-je en garde. En effet j’avais déjà eu assez de médecins qui avaient passé leur temps à ça, je n’avais donc absolument pas besoin que mon ami d’enfance en fasse autant.

J’avais bien conscience que mon comportement était assez spécial mais en même temps pouvait-on me blâmer alors que j’avais passé pas mal de temps dans un endroit coupé du monde extérieur. Je n’étais donc plus du tout au point au niveau des relations humaines. Tout ce que j’espère c’est que mon meilleur ami ne m’en tiendra pas rigueur parce que ça serait dommage que ça crée des tensions entre nous alors qu’on vient à peine de se retrouver. « C’est rien. C’est juste qu’effectivement je ne peux pas… » Vaut mieux pas que j’essaie de le faire parce que je me connais sinon j’aurais sans doute les nerfs donc autant que je m’évite ça. Surtout que je ne voulais pas mettre non plus mon ami mal à l’aise même si visiblement c’était déjà le cas à cause de mon refus. En m’en rendant compte je ne pus m’empêcher de grimacer.

Par la suite j’avais une fois de plus été un peu brut de décoffrage en parlant au brun. Tout ça parce que j’avais du mal à gérer nos retrouvailles après avoir été si longtemps sans vraie vie sociale. Et puis le fait que Nono veuille me couver n’arrangeait pas les choses non plus. Alors à ma manière je lui avais expliqué ce que je souhaitais. Même si je craignais qu’à force d’être sur la défensive il ne finisse par mal le prendre et m’envoyer bouler. Ce qui serait on ne peut plus normal. Moi-même je ne sais pas du tout si j’aurais la patience de me supporter en fait à sa place. J’hochais la tête tout en écoutant le jeune Williams. « Je vais essayer… » Soufflais-je doucement alors qu’il me demandait de lui laisser le temps de s’adapter. Puis je riais doucement en me remémorant des souvenirs de notre passé commun. « Je sais je m’en rappelle. » Eh oui alors que des gamins se fichaient de moi à cause de ma couleur de cheveux et de mes taches de rousseur, Nolan lui les envoyait toujours bouler avant même que moi je n'ai eu le temps de réagir. Parce que oui s’il m’avait laissé faire je les aurais probablement remis en place. Enfin je crois puisque j’ai quand même un certain caractère. À moins que celui-ci ne se soit durci à cause de toutes les épreuves qui avaient été placées sur mon chemin. J'avoue que ça s'embrouillait un peu dans mon esprit. « C’est gentil c’est justement ce que je veux moi aussi. » Indiquais-je en lui rendant son sourire. En fin de compte peut-être que mon ami d’enfance comprenait ce que j’avais essayé de lui faire comprendre de manière assez maladroite.

Mon sourire s’était fait encore plus grand quand mon meilleur ami initia un câlin. Chose que j’appréciais même si ça me perturbait pas mal… Ce contact avait d’ailleurs le don de faire s’affoler mon rythme cardiaque. Il n’y avait plus qu’à espérer que le brun ne s’en rendrait pas compte sinon ce serait la honte pour moi. La suite fut encore pire pour moi puisque Nolan s’amusa à me coucher sur le lit tout en venant se placer au-dessus de moi. De quoi bien mettre mon cœur à rude épreuve. Ok par le passé il faisait déjà ça mais ça faisait longtemps que je n’y avais plus eu droit donc je n’étais plus du tout habitué à ce genre de proximité. « Mais qu’est-ce que tu fous là ? » Ronchonnais-je alors que je ne pouvais même plus bouger, emprisonné puisque je me trouvais sous Nono. Cette situation me gênant un peu je ne pus m’empêcher de rougir d’un seul coup. Je le savais parce que je sentais mes joues qui me chauffaient subitement. Nerveusement je me mis à rire avec mon ami qui m’ordonnait d’être gentil avec lui en menaçant de m’attacher à son lit si jamais je ne l’étais pas. Ok c’était affreusement gênant ça aussi. Surtout que ça ne me déplairait peut-être pas. Après tout qu’en savais-je puisque j’étais totalement un bleu. En tout cas je ne pouvais nier qu’à cause de lui j’étais en train d’imaginer cette scène maintenant. Mais il fallait que je me ressaisisse et vite parce que sinon j’avais peur de perdre les pédales encore plus à cause de cette proximité entre nous. « Tu veux bien me relâcher ? S’il te plaît ! » Le suppliais-je presque en évitant son regard espérant qu'ainsi il ne remarquerait pas mon attirance pour lui. Sil continuait à être si proche de moi, il se pourrait bien que je commette l’irréparable en franchissant une certaine limite puisque je crevais d’envie de goûter à ses lèvres comme ça avait été le cas l’année de mes 16 ans. Le seul et unique baiser que j’avais reçu de toute ma vie qui m’avait marqué au point que j’y avais pensé chaque jour depuis que le brun m’avait embrassé.    

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J’avais beaucoup de mal à rester de marbre face au jeune Williams qui me disait vraiment des choses adorables. Seulement lorsqu’il me sortait les trois petits mots, il ne se rendait sûrement pas compte de l’effet que ça pouvait avoir sur moi. Ben oui, parce que j’imagine qu’à ses yeux ils ne signifient pas la même chose qu’aux miens. D’autant plus que tout à l’heure je l’avais vu devant l’université en train d’embrasser une fille, donc ouais c’était probablement pas la même chose pour lui que pour moi. Néanmoins je ne pouvais m’empêcher de sourire comme un idiot suite à son bisou sur la joue, bien trop heureux de l’avoir enfin retrouvé, même si son côté tactile me déstabilise beaucoup.

Ça m’horripilait déjà d’avance que le brun songe à faire attention à mes moindres faits et gestes. OK je pouvais comprendre qu’il s’inquiète pour moi, mais je ne voulais pas que notre ancienne relation devienne comme ça. Si bien que je ne pus m’empêcher de soupirer. « D’accord, donc ça va totalement changer par rapport à avant… » Dis-je un brin déçu. En effet, je ne voulais pas que ma foutue maladie vienne tout ternir, qu’est-ce que je paierais cher pour m’en débarrasser, mais malheureusement ce n’était pas possible. Il fallait donc que je fasse avec, tout comme j’allais devoir conjuguer avec le fait que mon ami ne sera plus le même qu’auparavant avec moi, ce que j’avais du mal à encaisser pour le moment.

J’essayais de faire preuve de diplomatie, mais je manquais de tact par moments. Surtout que toutes ces années enfermées dans cet endroit de malheur me rendaient un peu comme un nouveau-né qui découvre la vie. Donc bon c’était ce pauvre Nolan qui en faisait les frais. Heureusement, il ne semblait pas m’en tenir rigueur et je me mis à sourire une fois de plus à cause de la tendresse qu’il m’offrait. Au moins j’étais rassuré qu’il ne m’en veuille pas.

Comme quand nous étions gamins ou ados, voilà que Nono s’amusait à me bloquer sur son lit. Sauf que nous avions grandi et que je trouvais la situation assez gênante en fait, la preuve, mes joues parlaient à ma place puisque j’étais bien rouge. Sans doute que ça allait me trahir d’ailleurs, mais je ne pouvais pas empêcher mon corps de s’exprimer, même si ça serait bien pratique en fait. Alors ne voyant pas d’autre échappatoire possible, j’avais demandé à mon meilleur ami de me lâcher. Oui, je craignais de déraper et de finir par l’embrasser si on restait aussi proches que c’était le cas actuellement. Je me retenais de soupirer de soulagement lorsque le brun accepta de me relâcher, par contre ce qu’il me dit juste après me fit reposer mon regard sur lui. « Arrête de te foutre de moi ! » Sa bêtise me fit rougir encore plus, bravo Nolan ! Pas le temps de réfléchir à quoi que ce soit puisque des coups à la porte me firent sursauter. D’ailleurs c’était drôle parce que le brun venait d’avoir exactement la même réaction que moi.

Je fronçais les sourcils en voyant mon ami se lever et me dire que je devais me cacher, afin que sa copine ne me voie pas. « T’es pas sérieux ? » Je soupirais lorsque le jeune Williams m’attrapa par la main pour m’entraîner dans l’autre pièce. En plus je n’avais même pas mon mot à dire, autant dire que ça ne me plaisait pas du tout. J’attrapais au vol mon sac qu’il me lança et que je jetais dans un coin de la pièce tout en me mettant à tourner en rond dans cette salle de bains qui me paraissait minuscule. Non je ne suis pas claustro, mais ce n’est pas pour autant que j’aime me retrouver enfermé ici. Encore moins quand j’entends ce qui se passe à côté, ça a le don de me faire hérisser le poil. Si bien que je n’arrivais à rien faire d’autre que les cent pas dans mon espace réduit. Je n’allais sûrement pas tenir le coup très longtemps à ce rythme-là. Surtout que ça me rappelait cet endroit de merde où j’avais été enfermé et que j’ai donc en horreur à présent. Entre ça et le fait que ma mère me gardait toujours chez elle quand je n’étais pas au taf, ben ouais maintenant il ne faut pas s’étonner que j’aie du mal à ne pas être libre de mes mouvements. Autant dire que là je tournais comme un lion en cage, il allait falloir que je sorte d’ici et vite sous peine de faire un carnage. En prêtant l’oreille, je remarquais qu’il n’y avait plus aucun bruit, mais est-ce que cette fille était partie ou pas ? J’avoue ne pas avoir fait attention tellement j’étais perdu dans mes pensées. Je préférais donc attendre d’avoir le feu vert de Nolan pour sortir, par contre je n’étais pas sûr de pouvoir garder mon calme, ni même de rester ici en fin de compte. C’était sans doute une mauvaise idée que je reste caché au sein de sa chambre universitaire.

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Je maudissais complètement cette putain de bipolarité que j’avais soi-disant héritée de mon père. Oui, j’ai un petit doute là-dessus puisque je ne connais pas du tout cet homme et qu’en prime je commence à me demander si ce n’est pas ma mère la folle de l’histoire. Qui sait ? Peut-être qu’elle m’a caché être comme moi, ou alors c’est simplement qu’elle n’a jamais été diagnostiquée. Enfin bref, de toute façon je ne le saurais probablement jamais. Il fallait juste que j’ajuste ma vie en fonction de cette maladie que j’ai. J’ai déjà pris mes marques depuis plusieurs années, mais là que j’allais pouvoir enfin vivre comme bon me semble, il faudra certainement que je procède encore à quelques ajustements puisque ça fait bon nombre d’années que je n’ai plus été aussi libre. Bien que j’étais un peu anxieux de la manière dont mon meilleur ami allait me traiter, je fus légèrement rassuré par ce qu’il venait de me dire. Si bien qu’un sourire s’était dessiné sur mon visage. « OK, ça me va, merci. » Répondis-je sur le fait qu’il allait faire des efforts pour ne pas me traiter comme un malade. C’était tout ce que je voulais moi, qu’il me voie juste comme un être humain normal, comme son meilleur ami. Bon OK, dans le fond j’espère peut-être plus que de l’amitié avec lui… D’ailleurs, l’avoir entendu me dire « je t’aime » plusieurs fois depuis tout à l’heure ne m’aidait pas du tout à garder les idées claires ni à oublier mes sentiments pour lui. « C’est gentil, mais ne t’inquiètes pas trop quand même. » En effet, je préférerais éviter qu’il me couve trop comme une maman poule. Je n’ai clairement pas besoin de ça, même si d’un côté ça me touche qu’il s’inquiète pour moi.

Bon sang, ce que ça pouvait être gênant de se retrouver rouge comme une tomate en face du garçon qui nous plaît. Encore plus quand il s’agit de votre meilleur ami et que ça l’amuse. À croire qu’il a zéro pitié pour moi alors que j’ai du mal à gérer les codes de la sociabilité à cause de tout ce que j’ai pu vivre en étant séparé de lui. J’observais le brun d’un air blasé, mais en même temps je ne pouvais pas lui en vouloir, ni même contrôler mon envie de rire. « Ah ouais, alors si t’as décidé de rattraper tout le temps qu’on a perdu, ça veut dire que je vais être beaucoup victime de tes attaques ! » Il allait vraiment falloir que je me réhabitue au caractère de Nolan. Étrangement en venant jusqu’ici, je ne pensais pas du tout à ça. Je n’imaginais pas que j’aurais autant de mal à me réadapter à être présence de Mister Williams. Probablement qu’il me faudra un peu de temps pour ça.

Je n’eus pas le temps de dire ouf ou quoi que ce soit d’autre que je m’étais retrouvé enfermé contre mon gré dans la salle de bains de mon ami. Dès lors, j’avais tourné comme un lion en cage, n’appréciant pas du tout d’être ainsi isolé dans un espace réduit. Pas après avoir connu « l'emprisonnement » pendant un bon paquet d’années. Maintenant, je n’aspirais plus qu’à une chose, vivre tout simplement. Parce que oui j’ai été assez traumatisé comme ça, alors désormais, je ne voulais plus qu’on me dicte ce que je devais faire ou encore qu’on me « séquestre ». Oui, je sais que là Nono avait agi dans l’urgence, mais ça me rappelait trop de mauvaises choses que je préférerais oublier. Après un temps que je ne saurais estimer, le brun m’ouvrit la porte en s’excusant, sauf que je ne voulais rien entendre. J’attrapais à la hâte mon sac que j'installais sur mon dos, puis je sortis en vitesse de la salle de bains, bousculant peut-être légèrement Nolan au passage sans même le regarder puisque j’étais en gros état de stress. « C’est pas une bonne idée que je reste ici ! J’ai besoin d’air ! J’te remercie, mais je vais me débrouiller seul pour la suite. Tu peux retrouver ta copine, elle doit t’attendre ! » Clairement, je ne lui laissais pas le choix là, j’espérais donc qu’il n’allait pas chercher à me retenir étant donné que j’étais déterminé à quitter cette chambre. Je traversais d’ailleurs celle-ci et tentais d’ouvrir, fermée à clé. Je soupirais et déverrouillais la porte avant de partir en courant afin d’essayer de ne laisser aucune chance à l’autre garçon de me rattraper. Je fis donc le chemin inverse de tout à l’heure et me retrouvais enfin dans la rue. Je continuais à courir encore pendant quelque temps, préférant mettre le plus de distance possible entre cet endroit et moi. Au bout d’un moment, je m’arrêtais et regardais derrière moi, aucun signe de mon acolyte. Ça me rassurait, j’avais sans doute réussi à le semer en chemin. Maintenant, je n’avais plus qu’à me trouver un nouveau boulot et surtout un endroit où me poser en attendant de pouvoir avoir mon propre logement. Doucement je repris mon souffle, puisque j’étais sûr que mon vieil ami n’était pas dans les parages. Je soufflais un grand coup et m’asseyais par terre contre un mur, ne sachant pas vraiment où aller ni que faire. Je soupirais en mettant ma tête entre mes mains. Bon sang, je n’aurais sûrement pas dû partir sur un coup de tête, mais c’était pourtant ce dont j’avais envie sur le moment, fuir afin de ne plus être bloqué entre quatre murs.

@Nolan Williams  

/!\ FIN /!\