Un binôme inattendu et surtout trop sexy { Drakeo <3

Un binôme inattendu et surtout trop sexy

 @Matteo Cooper  :32145:  

Drake tu es en cours d’histoire en compagnie de ton meilleur ami Travis, sa conquête du moment Stacy – qui elle-même semble avoir des vues sur toi, ce qui t’est complètement égal – ainsi que d’autres potes. Comme d’habitude, tu es installé vers le milieu ou l’avant de la salle. En fait, que ce soit ici ou plutôt vers l’arrière tu t’en fiches un peu, mais c’est là que tu t’étais mis au début de l’année, alors tu continues à garder cette place puisqu’en général les élèves aiment ne pas en changer ou alors seulement quand ils veulent être avec quelqu'un d'autre pour certains cours. Toi généralement tu es assis près de ton ami d’enfance, sauf quand celui-ci préfère se mettre près d’une fille. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas puisque sa blonde est derrière vous. Tu l’entends bavasser et ça te fait rouler des yeux puisque tu sens bien qu’elle ne cesse de vouloir attirer votre attention à tous les deux. Manque de chance pour elle, tu ne t’intéresses pas du tout à ce qu’elle peut avoir à dire et préfères donc écouter le cours, même si soyons clairs celui-ci ne fait pas partie de ceux où tu excelles le plus. En effet, l’histoire et toi ça fait clairement deux. Alors tu es déjà bien content quand tu as la moyenne, tu l’es même encore plus quand tu te surprends à avoir une note supérieure ou égale à 13 sur 20 dans cette matière.

Tu remarques bien que l’un de tes camarades est la risée des fortes têtes de la classe, ce qui te fait soupirer de voir à quel point certains peuvent être stupides. Toi tu ne fais pas partie des plus populaires, mais au moins on ne t’importune pas comme ça. Peut-être parce que tu fais partie de l’équipe de foot et qu’en général les sportifs sont bien vus, même si tu ne comprends pas trop pourquoi. Alors qu’il y a du chahut et que pas grand-monde s’intéresse à ce que dit le prof, celui-ci semble en avoir ras le pompon. Eh oui, il vient de vous coller un devoir à faire, tu soupires mécontent puisque ça ne t’enchante guère. Tu vas encore galérer vu que l’histoire ce n’est pas ta tasse de thé, mais tu n’auras pas le choix de toute façon, il faudra bien que tu t’y colles que tu en aies envie ou non. En plus de ça, il faut le rendre pour la fin de la semaine. De mieux en mieux, ce n’est pas comme si tu avais déjà d’autres devoirs à faire. Et puis le couperet tombe, le professeur te met en binôme avec justement ce garçon qui se fait martyriser par les autres. Tu n’as rien contre lui, mais tu n’as jamais parlé avec lui jusqu’ici alors ça va être coton de faire équipe avec lui. Encore plus quand tu vois qu’il ne semble pas ravi par la nouvelle. Quant à toi, tu aurais bien voulu te retrouver avec Travis pour plus de facilité, même si ça n’aurait peut-être pas été génial puisque le brun lui n’en aurait que faire de cet exposé et n’aurait probablement pas beaucoup aidé. C’est peut-être pas plus mal en fin de compte que Monsieur Lane te mette en équipe avec le premier de la classe non ? Ça va peut-être faire remonter un peu ta moyenne grâce à lui puisqu’il est plus calé que toi vu les notes qu’il se paie toujours.

À la fin du cours, tu remballes tes affaires en vitesse, pressé comme toujours de sortir. D’autant plus que là ça va être la pause déjeuner. Ce qui veut sans doute dire que ta copine doit déjà être en train de t’attendre devant la salle vu qu’elle finit plus tôt aujourd’hui sa matinée de cours étant donné qu’elle avait permanence pendant que toi tu étais en histoire. Stacy et Travis sont déjà sortis quand tu passes à ton tour le seuil de la classe. Comme tu t’en doutais, Tiffany est déjà là et te met directement le grappin dessus en t’embrassant. Juste après, elle commence d’ailleurs à vouloir t’entraîner par le bras. « Hey Tiff, je dois parler à quelqu’un. » Lui dis-tu en repoussant une de ses mèches rousses qui cachait son si joli regard. « Tu ne manges pas avec moi ? » « Avance avec Travis, je vous rejoins. » Assures-tu en lui souriant. « Mais t’es sûr ? » Demande-t-elle visiblement peu rassurée alors tu caresses doucement sa joue. « S’il y en a un de la bande qui fait son lourdingue tu l’ignores ou tu l’envoies promener et après tu me le diras, moi je le recadrerai. D’accord ma puce ? » La rouquine te fait un petit oui de la tête – même si elle ne semble pas emballée – avant que tu ne déposes un tendre baiser sur ses lèvres. Tu sais bien que ta petite amie est assez timide et qu’elle a traversé beaucoup de choses difficiles, mais tu sais aussi que ta cousine et Derek seront également là pour veiller sur elle. Et puis si jamais Travis ou un autre abuse eh bien, il aura de tes nouvelles, même si Erica risque de sortir les crocs avant ça. Et puis logiquement, ton meilleur ami devrait se tenir à carreau puisqu’il a déjà une blonde pour l’occuper. Tu regardes donc ton amoureuse partir en compagnie du brun et de Stacy tandis que toi tu essaies de repérer où peut être passé celui que tu dois voir. Avec ton sac sur le dos, tu remontes donc le couloir jusqu’à arriver au niveau des casiers, c’est là que tu repères ton camarade qui est justement occupé dans le sien. Arrivé à sa hauteur, tu te racles la gorge afin qu’il remarque ta présence. « Salut Mattéo. Est-ce qu’on peut se parler ? Je souhaiterais voir avec toi comment on peut s’organiser pour ce devoir. » Eh oui, il faut s’y prendre de suite puisque l’exposé est à rendre en fin de semaine, donc il n’y a pas une minute à perdre. Quitte à ce que ta pause déjeuner saute pour bien mettre en place un planning afin que vous puissiez bosser ensemble. Eh oui, même si tu es moins intelligent que lui tu ne comptes tout de même pas le laisser tout faire.

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En sortant de cours, tu avais prévenu ta copine du fait que tu devais voir quelqu’un. Celle-ci à contrecœur partit donc avec ton meilleur ami en direction de la cantine. Quant à toi, tu t’étais lancé à la recherche de ton binôme, tu ne mis pas trop longtemps à le trouver finalement puisqu’il était juste au niveau des casiers et fouillait dans le sien. Afin qu’il ne soit pas surpris en te découvrant derrière la porte de son casier, tu avertis de ta présence en raclant ta gorge puisque tu ne veux pas qu’il ait peur. Malheureusement, tu vois bien dans son regard qu’il est tout de même étonné de te voir. En même temps, c’est peut-être normal puisque vous ne vous êtes jamais adressé la parole. Probablement parce que vous n’avez pas les mêmes fréquentations. Apparemment, il a du mal à croire que tu connaisses son nom, ce qui te paraît tout de même étrange. « Ben oui, t’es Mattéo Cooper. On est dans la même classe j’te signale. » Fais-tu remarquer en riant doucement. « Rassure-moi, tu sais qui je suis quand même ? » Il ne manquerait plus que ça qu’il ne sache pas qui tu es, ce que tu trouverais très bizarre. Tu fronces les sourcils lorsqu’il tient à s’assurer que tu veux vraiment travailler avec lui. Tu n’as même pas le temps d’en placer une qu’il continue, visiblement lancé en mode moulin à paroles. Tu attends donc qu’il se taise pour enfin lui répondre. « Si je viens te trouver, c’est pour bosser sur l’exposé avec toi oui… » Commences-tu à dire puisque c’est exactement pour ça que tu es venu le voir. Si tu comptais le laisser tout faire comme il l’avait imaginé, eh bien, tu ne serais même pas là à avoir cette discussion avec lui. « Je ne compte pas me défiler et faire ma part du boulot. Pas de problème, on fera ce qu’il faudra et on ira au musée si tu veux oui. Il faut juste qu’on voie quand et comment faire tout ça. » Que vos emplois du temps concordent et que ça ne tombe pas en plein dans tes entraînements de foot. « OK, donc tu veux qu’on commence ce soir après les cours ? Tu connais un endroit où on pourrait faire ces recherches et travailler tranquillement ? » Toi tu pensais bêtement que vous iriez au C.D.I., mais après les heures de cours celui-ci sera fermé, donc il va falloir que vous vous rabattiez sur une autre solution.

Tandis que tu réfléchis à ceci, des mecs qui font partie de l’équipe de foot commencent à s’en prendre à ton binôme - enfin un en particulier. Tu roules des yeux en soupirant. Qu’est-ce qu’ils peuvent être cons quand ils s’y mettent ceux-là ! Tu regardes donc d’un sale œil le leader qui visiblement en plus d’avoir bousculé le brun commence à l’insulter. Au début, tu ne dis rien, même si tu bous parce que tu détestes qu’on s’acharne comme ça sur quelqu’un juste parce qu’il ne correspond pas aux critères de l’autre. « Je m’en fiche Chris de la paëlla, je suis en train de parler avec Mattéo là ! » « Qu’est-ce que tu fous avec ce naze d’ailleurs ? » Tu serres les dents pour éviter de trop t’emporter parce que là clairement il te gonfle. « Arrête de t’en prendre à lui, il t’a rien fait ! J’aime pas tes manières de faire ! Maintenant si tu veux bien nous laisser discuter. » Le châtain te regarde d’un air surpris, probablement qu’il ne s’attendait pas à ce que tu ouvres ta bouche pour le remettre en place. « OK ! T’es tombé sur la tête ou quoi Drake ? » En entendant cela, tu lèves les yeux au ciel et rigoles. « Ça doit être ça ! Dégage Chris et sérieux laisse Mattéo tranquille à l’avenir ! » Dis-tu en le fixant froidement afin de lui faire comprendre que tu es sérieux et que tu ne plaisantes pas. Les autres gars de l’équipe l’entraînent avec eux en lui disant de lâcher l’affaire. Tu attends un peu puis poses cette fois un regard moins sévère sur le brun. « Désolé, ils ont le Q.I. d’une moule… Surtout Chris. » Tu mets doucement ta main sur l’épaule de ton interlocuteur. « Ça va Mattéo ? Ils sont partis, tu peux te détendre. S’ils reviennent encore t’importuner, dis-le moi et j’aurai une bonne discussion avec eux. » Non, tu ne supportes pas qu’on mène la vie dure aux autres comme Chris et sa bande le font. Ils ont beau être tes co-équipiers, ce n’est pas pour autant que tu partages leurs idées et que tu cautionnes leurs actes.

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Tu observais Mattéo qui paraissait étonné que tu connaisses son nom, pourtant il n’y avait rien d’anormal là-dedans vu que vous êtes camarades. Surtout qu’étant une tête en cours, le nom du brun tu l’entendais assez souvent sortir de la bouche des profs. Étant donné sa manière de réagir, tu tenais à t’assurer qu’il te connaissait. Apparemment oui vu la manière avec laquelle il te balança ton patronyme et ton prénom. D’ailleurs, tu ne pus t’empêcher de rire en remarquant son enthousiasme. « OK, je suis rassuré alors. » Dis-tu en souriant sans même réaliser que ce garçon craquait sur toi. Pourtant son comportement devrait te mettre la puce à l’oreille, mais il faut croire que tu es aveugle par moments. Après quelques instants, vous parlâtes donc de cet exposé que vous alliez devoir faire ensemble. Tu souris et hochas doucement la tête quand Mattéo parut OK pour que vous travailliez ensemble à la condition que tu sois motivé. Oui, tu l’étais puisque tu étais justement venu le trouver pour ça. Tu attendais maintenant de savoir où il aimerait que vous vous retrouviez pour bosser. Lorsque le jeune Mattéo proposa en premier lieu la bibliothèque, tu balanças la tête. Ça pourrait être une bonne idée effectivement. Juste après l’autre garçon parla d’aller chez lui. Tu ne savais pas trop quoi en penser pour l’instant. « L’un ou l’autre, c’est comme tu préfères. Mais si on va chez toi, ça ne va pas déranger tes parents ? » Eh oui, il avait bien mentionné que vous bosseriez dans le bureau de son père, donc tu préférais t’assurer qu’il n’y aurait pas de problème. Toi-même tu ne proposerais pas d’aller chez tes parents puisque c’était déjà assez compliqué comme ça avec ton paternel.

Alors que tu discutais tranquillement avec ton binôme, Chris – principalement – et les autres s’en prirent injustement à Mattéo. Chose que tu n’appréciais pas du tout alors tu le fis bien comprendre au leader de la petite bande. Tu les envoyas bouler puisque tu aimerais être tranquille en compagnie du brun et surtout qu’on lui fiche la paix puisqu’il ne méritait en aucun cas qu’on lui mène la vie dure. Certes, tu ne le connaissais pas encore vraiment, mais il semblait être discret et pas du genre à faire de vague. C’est pour ça que tu avais pris sa défense et que tu t’empressas de vérifier s’il allait bien. Non sans avoir juste avant comparé le cerveau de tes coéquipiers à celui d’une moule. Cela fit rire le brun, quant à toi tu souris en posant ta main sur son épaule en guise de soutien tout en lui demandant si ça allait. « Tant mieux. » Répondis-tu en tapotant son épaule. Tu laissas ta main sur celle-ci, sans prêter attention au fait que ça pouvait gêner ton interlocuteur. « C’est plutôt une bonne technique. » Approuvas-tu avant de rajouter. « Mais dans leur cas, j’ai pas l’impression que ça fonctionne vraiment… » Pour preuve, l’ignorance ne leur faisait ni chaud ni froid puisque tu avais dû intervenir afin qu’ils cessent d’importuner ton camarade de classe. Tu fronças les sourcils à ce que dit ensuite le jeune Cooper. « Ne t’en fais pas pour ça, c’est mon affaire. Je me charge d’eux. » Malheureusement, il n’avait pas tort puisqu’en effet Chris et les autres n’aiment pas trop qu’on leur tienne tête, mais tu ne voulais pas que Mattéo s’inquiète pour toi alors qu’il avait déjà ses propres problèmes à gérer. « De rien. » Dis-tu en récupérant cette fois ta main pour la glisser dans la poche de ton blouson. En faisant ça, tu sentis ton portable, ce qui te fit penser à quelque chose. « Ah oui, au fait. Je peux te passer mon numéro. Ça sera plus simple pour notre exposé. T’es prêt à le noter ? » Tu attendis donc qu’il prenne ce qu’il lui fallait puis tu lui donnas donc ton numéro de portable. « Tu n’auras qu’à me biper ou m’envoyer un message pour que je puisse t’ajouter dans mes contacts. » Dis-tu en souriant. « Drake ! » Lorsque tu entendis ceci, tu reconnus aussitôt la voix de ta copine. Cette dernière ne paraissait pas bien vu l’intonation de sa voix. Tu tournas aussitôt ta tête dans la direction d’où provenait le son. C’est là que Tiffany déboula à toute vitesse et se jeta dans tes bras pour pleurer sur ton épaule. « Ma puce, qu’est-ce qui se passe ? » La rouquine se mit à renifler et leva ses yeux remplis de larmes pour te regarder. « C’est Chris. Il a touché ma cuisse, j’ai repoussé sa main et il s’est mis à m’insulter et à me dire que je n’étais pas drôle et que si ta cousine, Derek et toi vous traîniez avec moi c’était uniquement par pitié depuis que ma sœur est morte. Puis il m’a dit que tu ne m’aimes pas. » En entendant ceci, tu sentis tes nerfs monter, mais tâchai de rester calme pour ta petite copine qui avait besoin de toi. « Déjà, il n’avait pas à te toucher ni à te dire tout ça. Tu as bien fait de ne pas te laisser faire. Ensuite, il ne faut pas que tu le croies. Erica t’aime beaucoup, je t’aime aussi et Derek t’adore lui aussi. » La miss sécha ses larmes en soufflant un bon coup. « Mais je vais aller le voir pour lui dire d’arrêter ça. » « Non ! » Te retint ton amoureuse. « Ta cousine est déjà en train de se prendre la tête avec et Derek essaie de calmer le jeu même si j’ai bien vu qu’il n’a pas apprécié qu’on parle de Beth. J’ai pas pu rester parce que je me sentais mal et que je voulais pas pleurer devant eux. » Avec douceur, tu caressas ses cheveux tout en la serrant contre toi. « D’accord. Tu veux qu’on y retourne ensemble ? » Demandas-tu ne sachant pas trop ce que tu devais faire. La petite rousse secoua la tête. « Et tes affaires ? » « Erica et Derek me les ramèneront avant le prochain cours. » Peut-être que tu n’aurais pas dû laisser ta petite amie seule, surtout que tu sais qu’elle est fragile depuis que son aînée est décédée.

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À l’heure actuelle seul l’exposé que je devais faire en compagnie de Mattéo comptait. En effet, j’ai beau ne pas être le plus fort en histoire, ce n’était pas pour autant que je souhaitais avoir une sale note et pire encore ne rien faire pour essayer de combler mes lacunes. On discutait donc tranquillement de ceci dans le couloir devant les casiers, on voyait comment s’organiser. Visiblement, le brun avait déjà ses idées sur comment on allait s’y prendre. Tant mieux, ça me rassurait un peu. Bien sûr, c’était évident qu’on allait devoir chercher des infos puisque ça n’allait pas nous tomber tout cuit dans le bec. « OK, ben si tu veux plutôt que de faire ça chacun de notre côté, j’ai un PC portable chez moi donc je pourrais le prendre pour qu’on bosse ensemble chez toi. » Je ne suis pas fou, je ne prendrai pas mon ordi pour venir en cours puisqu’on ne sait jamais, quelqu’un pourrait me le voler ou alors il pourrait se retrouver cassé. « D’accord. Bon ben, alors si t’es sûr de toi on fera comme ça, mais tu devrais peut-être demander d’abord à tes parents ? » Je n’avais pas envie de me pointer là-bas et d’être mal accueilli ou qu’on me fasse sentir que je ne suis pas le bienvenu, voilà pourquoi je préférais que mon binôme en parle avant à sa famille.

J’avais dû intervenir afin que Chris et les autres lâchent la grappe à mon partenaire d’exposé. De prime abord, on pourrait croire que je suis comme eux vu qu’ils sont mes coéquipiers de foot, pourtant non, je suis loin de leur ressembler. Ils sont même tout mon contraire en réalité alors les voir s’acharner sur ce pauvre Mattéo, ça avait été la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase puisque je n’avais pas pu m’empêcher de leur faire savoir qu’ils allaient trop loin. Pour le moment, ils avaient lâché l’affaire, mais je n’étais pas franchement certain que ça allait durer. Ils profiteront sûrement du moment où j’aurai le dos tourné pour recommencer, mais au moins là ça laissait un peu de répit au jeune Cooper. « Je peux pas les laisser faire quand ça se passe sous mon nez… » Dis-je simplement lorsque le brun m’expliqua qu’il était touché que j’aie pris sa défense. Certains diront que je me mêle de ce qui ne me regarde pas alors que d’autres trouveront que j’agis bien. Sans trop savoir pourquoi, je me faisais un point d’honneur de veiller sur mon camarade. Bien sûr, je ne pourrai pas le faire tout le temps c’est certain, mais je le ferai autant que possible. Par contre, ce que me dit l’autre garçon me fit bizarre, il devait d’ailleurs le voir à l’expression sur mon visage. « Quoi ? Mais non ! Je vois pas pourquoi je ferais ça ! » Moi me moquer de lui ? Ce n’était absolument pas mon genre de base déjà alors maintenant encore moins. Puis pourquoi est-ce qu’il voulait que je fasse attention ? Je n’ai jamais eu le moindre souci avec ces garçons, donc je ne vois pas pourquoi ça commencerait. Oui, pour le coup je suis complètement naïf, surtout que ça leur arrivait par moments de « malmener » un peu ma petite copine sous prétexte que c’est une fille timide et mal dans sa peau, encore plus depuis la mort de son aînée. Alors oui, ils essayaient de la pousser dans ses retranchements, mais la pauvre voyait pire quand l’un d’entre eux voire d’autres lui faisaient des avances. En fin de compte, je ne suis peut-être pas tant que ça respecté par les autres sportifs. Peut-être parce que je n’ai pas la même vision des choses qu’eux ?

Ensuite était venu le moment où j’avais passé mon numéro de portable au brun afin qu’on puisse rester en contact plus facilement. Bien sûr, c’était avant tout pour notre exposé, mais il pourra tout de même me joindre pour autre chose s’il le souhaite puisque je n’aurais rien contre le fait qu’on devienne peut-être amis à l’avenir, bien que dans l’immédiat je n’y pense pas encore. « OK, pas de souci. » Fis-je en souriant à ce que venait de me dire mon interlocuteur. Sauf que je perdis bien vite mon sourire en entendant le cri de ma petite copine qui me glaça le sang étant donné que je ne savais pas encore ce qui la mettait dans tous ses états. Tiff m’expliqua donc ce qui s’était passé à la cantine, ce qui eut le don de me foutre les nerfs. Pas contre elle, mais plutôt contre ces idiots qui avaient profité de mon absence pour s’en prendre à la rouquine. Encore heureux qu’elle n’était pas seule à ce moment-là et que le petit copain de sa défunte sœur ainsi que ma cousine avaient été là pour les remettre en place. Je faisais de mon mieux pour rassurer mon amoureuse, même si je n’étais pas sûr de très bien m’y prendre. Depuis qu’elle était arrivée en pleurs, j’avais pour ainsi dire oublié ce pauvre Mattéo et grimaçais en le réalisant lorsque j’entendis sa voix. « Il a raison ma puce… ne prête pas attention à eux ! Ça n’en vaut pas le coup. » Tiffany regarda l’autre garçon et lui fit un petit sourire. « Merci. » Souffla-t-elle doucement. Je fis un signe de tête entendu en direction du jeune Cooper, mais fronçai les sourcils puisque je ne comprenais pas pourquoi il s’excusait. « À toute ! » Dis-je avant de le perdre de vue puisqu’il s’éloignait de nous.

Étant donné que ma copine n’avait pas voulu retourner au réfectoire, on était sortis du lycée afin de se prendre un sandwich dans une boulangerie non loin puisque je n’avais encore rien mangé et que la rouquine n’avait pas eu le temps d’avaler grand-chose à cause de tout ce cirque. On s’était posés sur un banc afin de pouvoir déjeuner tranquillement. Voyant bien que Tiff n’était pas très bien j’essayais d’éviter le sujet fâcheux et de lui changer les idées, mais ce n’était pas facile puisque moi-même j’étais en colère et que j’avais bien envie d’aller régler mes comptes avec Chris. On avait reçu un appel d’Erica qui nous cherchait alors on lui avait indiqué où nous retrouver. Ma cousine avait pris soin de rapporter le sac de cours de ma petite copine. Par contre, malheureusement, en débarquant la brune avait reparlé de mes coéquipiers et raconté en détail ce qui s’était passé après que la rousse eut quitté la cantine. Même si ce n’était pas drôle, je n’avais pas pu faire autrement que de rire en apprenant comment la châtaine avait rabattu le caquet de Chris. J’imaginais parfaitement que ça n’avait pas dû plaire à celui-ci, mais pas de bol pour lui puisqu’Erica aussi gentille soit-elle n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Au moins, j’étais content que Tiffany puisse compter sur elle lorsque je ne pouvais pas être avec elle, même si sa cousine ne pouvait pas toujours être près de la rouquine non plus.

Après le déjeuner, nous retournâmes dans l’enceinte du lycée afin de ne pas nous mettre en retard. Lorsque la sonnerie s’était mise à retentir, j’avais accompagné ma petite copine jusque devant sa salle de classe. En effet étant deux ans plus jeune que moi, elle n’était qu’en seconde alors que moi je me trouvais déjà en terminale. Ce qui était également le cas de ma cousine et de Derek, mais eux non plus n’étaient pas dans la même classe que moi puisqu'ils étudient autre chose. Puis je m’étais hâté de filer en direction de mon prochain cours, celui de mathématiques. Sauf qu’en arrivant devant la porte, je tombai sur Chris et les autres qui se marraient comme des idiots en me regardant. « Je peux savoir ce qui vous arrive ? Vous riez encore de vous en être pris à ma copine ? » Demandai-je en foudroyant du regard les autres garçons, principalement le leader de la bande. « Quoi ? La rouquemoute ? Oh non, on est déjà passés à autre chose ! » Me claqua l’autre châtain alors que je serrais le poing de colère. « L’appelle pas comme ça ! Tu te sens supérieur de t’en prendre à elle alors qu’elle est en plein deuil ? » « J’en ai rien à foutre des états d’âme de ta meuf ! C’est qu’une gamine ! Et puis si t’avais pas défendu ton nouveau protégé, je ne m’en serais pas pris à elle ! » Tout à coup en voyant les copains de Chris rire encore plus, je pensai à Mattéo. Est-ce qu’ils lui avaient fait quelque chose ? Je regardai dans le couloir, autour de nous, mais ne voyait pas le brun, ce que je trouvai bizarre puisque d’habitude il était toujours le premier limite à arriver. « Pourquoi tu me parles de Mattéo ? Il est où ? » Demandai-je bien déterminé à découvrir ce qui leur passait par le crâne. « Le binoclard tu veux dire ? » En entendant cela, j’inspirai bruyamment tout en serrant les dents, parce que je commençais vraiment à en avoir marre de leur état d’esprit. « Crache le morceau Chris ! » Le pressai-je, ne supportant plus son petit jeu. « Il est là où il devrait être, bien à sa place avec les ordures. » Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas de suite l’allusion. « On l’a recyclé puisqu’il était bon à jeter ! » Ordures, recyclé, jeter. En mettant tout ceci bout à bout, je finis par capter. « Vous êtes vraiment trop cons ! » Criai-je avant de m’en aller en courant pour essayer de retrouver le brun, même si j’espérais qu’il avait réussi à sortir de là tout seul ou mieux que quelqu’un l’ait aidé.

En moins de cinq minutes, j’avais traversé le bâtiment des maths et des sciences, puis un autre bâtiment pour pouvoir sortir directement par la porte la plus proche du coin des bennes à ordure, histoire d’éviter d’avoir à traverser la cour pour arriver du bon côté. Je ne pris pas le temps de fermer délicatement la porte qui claqua toute seule. À peine fus-je dehors que j’entendis une voix appeler au secours. Je me doutais fortement qu’il devait s’agir de ce pauvre Mattéo, je me hâtai donc d’ouvrir le couvercle du conteneur bien profond afin qu’il voie au moins la lumière du jour. Sauf que sortir le brun de là n’allait pas être une mince affaire. « Mattéo, c’est moi Drake ! Je laisse le couvercle ouvert, je reviens, je vais chercher une chaise ! » Dis-je en partant encore en courant. Cette fois, je me tournai et entrai dans un autre bâtiment. Je grimpai en vitesse les escaliers pour me rendre dans la salle où avaient lieu les heures de permanence. Sans rien demander, je me précipitai pour prendre une chaise. « Qu’est-ce que vous faites ? » Gronda la pionne visiblement pas contente. « Je vous la ramènerai, mais je dois aider quelqu’un qui s’est retrouvé dans la poubelle à cause d’autres élèves. » Dis-je en vitesse sans prendre le temps d’expliquer davantage ni d’attendre une réponse. Très vite, je me retrouvai à nouveau dehors devant la benne à ordures. Je posai la chaise devant celle-ci et montai dessus – heureusement celle-ci était en plastique qui semblait solide – pour me faire plus grand. « C’est moi ! » Prévins-je, même si je n’avais pas idée que sans ses lunettes mister Cooper n’y voyait absolument rien. De mes deux mains, j’attrapai l’un de ses bras et essayai de le hisser afin qu’il sorte de là.

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Il allait falloir que je bosse d’arrache-pied si je voulais avoir une bonne note pour ce devoir en binôme et augmenter un peu ma moyenne dans cette matière par la même occasion, ce qui serait pas mal. Avec l’aide de Mattéo, ça devrait être possible non ? En tout cas, il avait l’air d’être bien organisé puisqu’il avait déjà des idées sur la façon dont on allait s’y prendre. « On fait comme ça oui. » Répondis-je en hochant doucement la tête tout en souriant. Puis j’avais tenu à ce que le brun demande à ses parents la permission de me faire venir chez eux pour travailler sur notre exposé. Mon interlocuteur semblait persuadé que ça ne poserait pas de problème, je l’espère sincèrement. « OK, ben tu me tiendras au courant dans ce cas quand tu auras une réponse de leur part. » Qu’elle soit positive ou non. Si c’était le second cas, alors on trouverait un autre endroit pour potasser ce qui ne serait pas bien grave.

Maintenant qu’on avait réussi à se débarrasser de mes co-équipiers, le jeune Cooper et moi continuâmes à discuter ensemble tranquillement. En voyant le sourire de ce dernier qui paraissait soulagé que je lui sois venu en aide, je me mis à sourire également. Enfin jusqu’à ce qu’il me surprenne en supposant que je devais me moquer de lui tout comme le faisaient les autres footeux. Ce qui n’était pas du tout le cas. Vive l’étiquette de sportif écervelé qu’il venait de me coller ! « Je vois que je suis victime de ce cliché… La plupart le sont peut-être, mais on n’est pas tous comme ça, il ne faut pas tous nous mettre dans le même panier. » Oui, c’était quand même un peu blessant qu’on m’imagine comme tel alors que j’estime être mieux que Chris et ses copains. Je ne suis pas un intello certes, mais non, je ne suis pas un abruti fini qui n’a que des muscles et rien de bien dans la tête.

Mes co-équipiers avaient encore fait de la merde puisque cette fois ils s’en étaient pris à ma petite-amie qui n’avait rien demandé. Ce que je trouvais parfaitement ignoble. Si je n’avais pas à prendre soin de Tiffany pour la calmer, probablement que je serais allé trouver les responsables de son état pour leur dire deux mots. Suite au départ de Mattéo qui avait dû se sentir de trop, j’avais donc passé le reste de ma pause-déjeuner en compagnie de ma rouquine préférée afin de lui rendre un peu le sourire et surtout l’apaiser avant qu’on ne doive retourner en cours.

C’était en débarquant devant la salle de mathématiques que j’appris avec horreur – après leur avoir tiré les vers du nez – ce que Chris et ses acolytes avaient osé faire à mon petit protégé comme ils l’appelaient déjà. Alors tant pis si je manquais le début du cours, je m’étais rendu le plus vite possible jusqu’à l’endroit où se trouvent les poubelles. Évidemment, je trouvai mon binôme dans le grand conteneur. Le pauvre, j’avais de la peine pour lui, si bien qu’après lui avoir indiqué ma présence et lui avoir dit que je revenais, je m’étais dépêché d’emprunter une chaise pour pouvoir le sortir de là. Je l’avais posée contre la grande benne et en alliant nos forces, Mattéo parvint à se hisser en dehors. « On va essayer de les trouver a… » J’allais dire « après » mais je n’en eus pas le temps. Malgré mon aide, le brun n’avait pas réussi à se stabiliser et m’entraîna dans sa chute. Par chance, j’étais à peu près bien tombé, ma tête avait un peu frappé le container, mais rien de méchant. Quant à mes fesses, elles m’avaient bien réceptionné. Ces deux points d’impact me lançaient un peu, mais j’allais survivre. « Oui, oui, ça va, rien de cassé. Juste un peu mal, mais ne t’en fais pas. Et toi ? » Oui, moi aussi je me demandais s’il allait bien ou s’il ne s’était pas fait mal. « Je t’assure, je n’ai rien. Sois tranquille. » Je me tenais d’une main au sol tandis que l’autre s’appuyait contre la poubelle afin de me lever. Je tendis ensuite ma main au jeune Cooper pour l’aider à se relever aussi. « Eh bien, quand je suis arrivé devant la salle de cours, j’ai vu Chris et les autres se bidonner. J’ai cru que c’était encore à cause de ce qu’ils avaient fait à Tiff, mais ce n’était pas le cas alors je les ai poussés à cracher le morceau, c’est comme ça que j’ai su… » Dis-je en me massant l’arrière du crâne une fois que mon binôme fut debout à son tour. « Je vais voir si on peut retrouver tes lunettes, mais vu le tas d’ordures, ça risque d’être compliqué. » Enfin si j’avais bien vu tout à l’heure en soulevant le couvercle. Je tournai la tête et remarqua la chaise couchée par terre, je me baissai donc pour la ramasser et la remettre le long du conteur.

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 @Matteo Cooper  :32145:  

En voyant le sourire de mon interlocuteur, je ne pouvais que lui offrir le mien en retour. Surtout que je n’étais pas du genre avare pour en donner même si comme tout le monde il pouvait m’arriver de ne pas être dans un bon jour et de faire la tronche, mais là ce n’était pas le cas. Enfin pas encore… Une fois que Chris et sa clique s’en étaient allés, nous pûmes Mattéo et moi continuer notre discussion tranquillement. Et pourtant, je n’appréciais pas vraiment que le brun ait une image faussée me concernant. Mais pouvais-je lui en vouloir alors qu’il ne me connaissait pas ? Sans doute que non. Encore moins après ses excuses et son explication qui me fit même un peu rire. Cependant, j’étais attristé que mon binôme ne soit pas très entouré, c’est vrai que j’avais déjà remarqué à plusieurs reprises qu’il était seul. « Je ne t’en veux pas… » Commençai-je par dire avant de très vite ajouter. « Est-ce un choix pour toi d’être solitaire ? » Voulus-je savoir dans le but de mieux cerner sa personnalité. « Babouins en rut, carrément ? Ça me rassure que tu me trouves différent d’eux, j’ai eu peur l’espace de quelques instants que tu m’imagines carrément idiot. » Puis je repensai à quelque chose qu’avait dit le brun. « Tu écris des poèmes alors ? » Demandai-je avec une petite pointe de curiosité. Pour ma part, ça ne me viendrait pas à l’idée d’en faire puisque la seule fois où j’avais essayé pour avouer mon béguin à une fille à l’époque du collège, celle-ci s’était moquée de moi en compagnie de ses amies. Alors j’avais vite abandonné l’idée de continuer cette activité. De toute façon, c’est vrai que je ne suis pas doué pour manier les mots, mais je trouvais admirables ceux qui y parvenaient.

Après la pause déjeuner en apprenant ce qui était arrivé au jeune Cooper, je n’avais pas pu me résoudre à le laisser dans la panade alors j’avais volé à son secours, me fichant bien de manquer le cours de maths. De toute façon, cette manière n’était pas mon point fort, donc ça ne changerait pas grand-chose que je sois présent ou non. En revanche, je n’avais clairement pas vu venir la chute dont on venait d’être victimes. Par chance, mon dos avait été épargné grâce à mon sac qui s’y trouvait. C’était surtout lui qui avait pris, même si ma tête et mes fesses avaient eu un petit choc elles aussi. Mais je n’avais rien de cassé à première vue puisque je me sentais bien. Je fis un petit sourire à l’autre garçon. « Tant mieux que tu n’aies rien de cassé. » En même temps, il était tombé sur moi donc il s’en sortait bien. On n’allait pas rester indéfiniment comme ça par terre, alors je m’étais levé puis j’avais aidé Mattéo à faire de même. En le voyant se tenir le ventre, je fronçai les sourcils. « T’es sûr que t’as pas mal ? » Demandai-je prêt à l’emmener à l’infirmerie. En attendant sa réponse, je lui expliquai donc à sa demande comment j’avais su où le trouver. « De rien, je ne pouvais pas te laisser comme ça… » Fis-je lorsqu’il me remercia et me dit que je n’étais pas obligé de l’aider. « Je t’avoue que là je ne saurais te conseiller, mais peut-être que le silence serait la meilleure technique avec lui. » Enfin, je disais ça, mais sans aucune certitude toutefois. J’étais prêt à aider le brun à chercher ses lunettes, mais apparemment ce n’était pas la peine d’après ce qu’il me disait. À mon tour je baissai la tête et regarda au sol. « Ah oui, effectivement elles sont irrécupérables là. » Tout était foutu, les verres étaient brisés en mille morceaux. Quant aux montures, elles étaient bien tordues et même cassées à certains endroits. Tout à l’heure, je m’étais déjà un peu inquiété pour mon partenaire, mais là c’était encore pire puisque je le voyais grimacer et parler avec difficulté. « Je veux bien t’aider à appeler ton père si tu veux, mais il vaudrait mieux que tu voies l’infirmière du bahut ou sinon je peux t’emmener à l’hôpital. » Ça ne me gênait absolument pas de l’y conduire puisque j’avais ma voiture et qu’on n’était pas loin en plus de ça. En regardant l’autre garçon s’asseoir, je remarquai quelque chose. « Fais gaffe ! L’un des pieds de la chaise est tordu. » Dis-je en me rapprochant pour tenir le dossier de l’assise afin d’éviter une nouvelle catastrophe. « Mattéo, tu préfères quoi comme option ? Aller aux urgences ? » Eh oui, c’était hors de question que je le laisse dans cet état sans lever le petit doigt. Pour cause, je me sentais en partie responsable de son état, même si ce n’était pas moi qui l’avais frappé puisque je ne pourrais pas faire ça.

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J’avais questionné Mattéo à propos de sa solitude puisque ça m’intriguait et que je voulais savoir si le jeune Cooper était souvent seul parce qu’il aimait ça ou si c’était plutôt par dépit. À ses explications, je supposai donc que c’était la seconde option. « D’accord donc pour résumer, tu aimes te cultiver. » Fis-je en grimaçant alors qu’il évoquait Chris. « C’est sûr qu’avec des gars comme eux, ça n’inspire pas confiance… » Admis-je. Pour ma part, j’étais obligé de faire avec eux puisqu’ils faisaient partie comme moi de l’équipe de foot. Donc je n’avais pas vraiment le choix que de devoir les supporter et composer avec cette petite bande, même si je n’appréciais pas trop d’être associé à ces garçons. Au moins, le brun semblait finalement ne pas me mettre totalement dans le même panier qu’eux, ce qui me rassurait. Je souris même lorsqu’il dit des choses sympathiques à mon égard. « Ah oui ? Tu as remarqué tout ça ? » Ça me surprenait quelque peu qu’il soit au courant de mes notes et même qu’il sache de quelle manière je jouais sur le terrain. Oui, j’étais loin d’imaginer qu’il avait de l’intérêt pour moi. Sans doute que j’étais trop aveugle pour m’en rendre compte. Par contre, j’étais loin d’être sourd et j’avais donc bien entendu mon binôme me dire qu’il écrivait des poèmes. En voyant sa réaction, je ris un peu. « Vu comme tu es intelligent, je pense qu’au contraire tu dois bien manier les mots. » Peut-être que je me trompais et que l’intelligence n’avait rien à voir là-dedans, mais c’était ma conviction personnelle qui me faisait penser que mon interlocuteur devait être doué.

Après avoir porté secours à mon partenaire d’exposé, je m’inquiétai un peu pour lui puisque je voyais bien qu’il semblait avoir mal. Je le fixais donc pour voir s’il ne cherchait pas à minimiser les choses, mais ne le connaissant pas vraiment, je n’arrivais pas à décrypter s’il était sincère ou non. « Quel connard ! » Ne pus-je m’empêcher de dire à propos de Chris. « T’es sûr ? » Insistai-je puisque je ne voulais pas le savoir mal donc je préférerais qu’il me le dise si c’était le cas. OK, je l’avais aidé en le sortant de cette poubelle, mais selon moi mon camarade ne me devait rien, de ce fait je secouai la tête de manière négative afin de le lui faire comprendre. « C’est pas la peine Mattéo. » Dis-je afin qu’il sache que je n’attendais rien en retour de ma bonne action. Je ne savais pas du tout si je donnais de bons conseils au brun, mais le silence aurait peut-être été une bonne option face à mon coéquipier. Par contre à ce que me dit Mattéo juste après, je fronçai les sourcils. « Comment tu sais qu’il s’en est pris à ma copine pour se venger ? » Surtout que je n’avais pas expliqué que c’était bien cette raison qui avait poussé le châtain à « blesser » ma petite-amie.

J’étais désolé pour le jeune Cooper que ses lunettes soient complètement fichues, j’espérais juste qu’il en avait une autre paire chez lui, sinon ça risquait d’être compliqué pour lui durant les prochains jours puisque ça mettrait du temps avant d’en avoir des nouvelles. Mais pas le temps de parler de ça, puisque je m’en faisais réellement pour l’autre garçon qui avait l’air mal en point. C’était tellement le cas que je serais rassuré qu’il accepte d’aller voir l’infirmière du lycée ou un médecin à l’hôpital. En voyant les larmes qui menaçaient de couler des yeux de Mattéo, je mordillai discrètement ma lèvre, pas très à l’aise. « L’essentiel c’est ta santé Mattéo, l’infirmière ou même des médecins ne te jugeront pas sur ça, ils ne sont pas là pour ça, tu sais… En plus, t’es pas obligé de leur dire que tu t’es retrouvé dans la benne à ordures, juste qu’on t’a frappé et que tu as mal. Comme ça ils t’ausculteront et s’assureront que tout va bien. » Je ne savais pas si ça allait le persuader de voir un professionnel de santé, mais je me sentirais mieux s’il allait dans mon sens.

En remarquant que la chaise n’était pas stable, je prévins mon interlocuteur afin qu’il fasse attention. Ce n’était pas la peine qu’il fasse une autre chute, autant lui éviter ça. Alors par précaution, je me rapprochai et tins le dossier. « C’est peut-être notre poids à tous les deux qui a fait ça. » C’était possible surtout si c’était une chaise bon marché et qui en plus ne supportait pas un poids au-delà d’une certaine limite comme c’était souvent le cas. Sans doute que le personnel du lycée n’avait pas investi dans des assises très solides pouvant supporter cent kilos ou plus. Puis encore une fois, je cherchai à le convaincre de consulter suite au coup qu’il s’était pris, mais apparemment je n’étais pas assez persuasif puisque le jeune Cooper persistait dans son idée. Je n’avais même pas fait attention au fait qu’il avait posé sa main sur la mienne tellement j’étais soucieux. « C’est pas un souci ça pour moi, ma mère ne dira rien sur le fait que j’aie séché pour cette raison. Par contre, je pense sincèrement que tu devrais faire contrôler que tu n’as rien de cassé ou un souci quelconque. Ça serait mieux. » Oui, je tentais encore de lui faire entendre raison, mais ça serait ma dernière tentative puisque je n’allais pas le forcer s’il ne voulait pas. Je ne le quittais donc pas du regard en attendant sa réponse, je croisais les doigts pour qu’il accepte de voir quelqu’un avant que je ne le raccompagne chez lui puisque c’était ce qu’il avait l’air de vouloir.

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 @Matteo Cooper     

Visiblement, j’avais vu juste en supposant que Mattéo aimait apprendre. Ce qui n’était pas étonnant vu les notes qu’il se payait à chaque fois en cours. Je lui fis un petit sourire en guise de réponse avant que l’on aborde un tout autre sujet. À la question qu’il me posa, j’haussai des épaules. « Le football américain est un sport d’équipe, donc je suis bien obligé de jouer avec eux… » Après tout, je ne pouvais pas mener à bien une partie en solo, c’était impossible. Ce n’était pas pour autant qu’en dehors du terrain je passais mon temps avec Chris et les autres. Non, je préférais largement traîner en compagnie de ma cousine, ma petite amie et notre bande d’amis.

J’avais été quelque peu surpris lorsque j’avais compris que mon binôme était au courant de mes notes et même carrément de ce que je faisais ou non au sein de l’équipe de foot. Ce que je trouvais assez étrange tout de même… Comment pouvait-il savoir ces choses à mon sujet ? À ses explications, je lâchai un petit rire. « Oh. D’accord. Je ne pensais pas que tu t’intéressais au football. » Fis-je remarquer. D’ailleurs, je n’avais même jamais vu le jeune Cooper dans les gradins. En même temps, c’est vrai que lorsque j’étais à l’entraînement ou en plein match je ne prêtais pas attention à ce qui se passait hors du terrain puisque j’étais trop concentré pour ça. « Que penses-tu de notre jeu du coup ? » Demandai-je afin de connaître l’avis de mon interlocuteur sur la manière dont on s’y prend. Et puis un avis extérieur était toujours bon à prendre, qu’il soit négatif, positif ou même neutre. Je m’intéressai ensuite au fait que le brun soit passionné d’écriture, notamment des poèmes. Ce qui n’était pas mon cas puisque je serais incapable de pondre quelque chose de bien. Non, moi je suis bien plus habile de mes mains qu’autre chose. « C’est vrai que si on ne fait pas attention à ce qu’on dit, ça peut blesser la personne en face. » Évidemment là je songeais aux échanges oraux, mais c’était sûrement valable aussi par écrit. Le tout était de savoir doser en fait, ce qui n’était pas toujours évident. Surtout si on manquait de tact ou qu’on était maladroit malheureusement.

C’était tout moi de m’inquiéter pour les autres. Voilà pourquoi à l’heure actuelle je me faisais du souci pour mon partenaire d’exposé. Sauf que celui-ci ne me rassurait pas du tout malgré ce qu’il pouvait dire. En effet, pour moi il ne lui fallait pas que du repos. Si ça ne tenait qu’à moi, je l’emmènerais de suite se faire ausculter. De ce fait, même si je ne disais rien, je tiquais tout de même tout en observant Mattéo. Par contre à ce qu’il me sortit juste après, je le fixai d’un air surpris avant de me foutre à rire. Je n’avais pas réussi à me retenir de le faire tellement je ne m’attendais pas à entendre une telle chose. « Pardon. » Fis-je en essayant de calmer ma crise de rire. « Je ne t’ai pas aidé pour obtenir quoi que ce soit en retour Mattéo. Donc vraiment, ne te sens pas obligé, c’était rien. » Je ne tenais pas à ce que mon binôme se sente redevable puisque je n’avais pas l’impression d’avoir fait quelque chose d’exceptionnel. En fait, c’était dans ma nature d’apporter mon aide, même si on ne me demandait rien. Ce qui pouvait en agacer certains parfois. D’ailleurs, mon coéquipier Chris devait faire partie de ceux-là puisque ça ne lui avait pas plu que je prenne la défense du jeune Cooper tout à l’heure. J’imaginais aussi que là il devait me trouver idiot de ne pas être allé en cours pour sortir le brun de la panade, mais je me fichais pas mal de ce qu’il pouvait penser à propos de moi. Par contre, je n’aimais pas du tout le fait qu’il s’en soit pris à ma copine tout à l’heure. En écoutant mon interlocuteur, je balançai la tête étant assez d’accord avec lui. C’était bien le genre de Christopher de se venger de la sorte en s’attaquant à plus faible que lui. À la fin des explications de Matt, je lâchai un gros soupir en pensant à la défunte sœur de Tiffany. Cette dernière était encore sous le choc, même si elle savait pertinemment que son aînée était malade depuis fort longtemps. « J’avoue, je pense comme toi, mais ça me surprend que tu y aies pensé aussi. J’ai cru pendant un instant que t’avais entendu parler de quelque chose ou que Chris t’en aurait parlé… » Parce que non, ça ne m’aurait pas étonné qu’il s’en vante étant donné qu’il était de ce style-là. La preuve je n’avais pas eu à beaucoup le pousser pour qu’il me dise ce qu’il avait osé faire à mon protégé comme il le surnommait désormais. « Oui, je vois à quoi tu fais allusion. » Dis-je sans toutefois mentionner le décès de la frangine de mon amoureuse. Ça s’était passé il n’y avait pas si longtemps que ça, alors forcément c’était encore assez délicat. Et encore, j’étais le moins touché puisqu’en première ligne il y avait évidemment Tiff, mais aussi Derek qui sortait avec Bethany, sans oublier Erica qui était la meilleure amie de Beth. Pour ma part, même si on évoluait dans le même cercle d’amis je n’étais pas particulièrement proche d’elle, pourtant c’était une gentille fille à qui je ne voulais aucun mal et surtout pas qu’elle meurt si jeune.

Je chassai au loin ces pensées et me reconcentrai sur le brun ici présent. Selon moi, il avait besoin de voir un médecin, mais je remarquai que l’autre garçon était borné. « Si je t’emmène à l’hôpital, tu n’auras pas de nom à donner… » Expliquai-je pour tenter de le persuader de me laisser l’y conduire. En voyant que ça ne semblait pas marcher, je lâchai un petit soupir. Afin d’éviter une nouvelle chute à mon acolyte, je me plaçai derrière sa chaise que je tins tout en continuant à discuter avec lui. Je ris lorsque Mattéo me sortit que les matériaux scolaires n’étaient pas de bonne qualité en général. « C’est clair ! » Répondis-je simplement ne voyant pas quoi ajouter de plus sur le sujet puisque tout était déjà dit. Par contre, oui j’étais peut-être lourd à revenir à la charge, mais je serais plus tranquille que le jeune Cooper aille consulter puisqu’il semblait avoir mal. Sauf qu’une fois encore je venais de me prendre un stop. Très bien, je n’allais pas insister davantage. J’avais tenté à plusieurs reprises, mais ça se soldait toujours par un échec… Je me retins de soupirer derechef tout en écoutant les arguments de mon interlocuteur. Lorsqu’il se leva et que je réalisai qu’il me tenait la main, je la récupérai doucement. Je glissai mes deux mains dans les poches de mon blouson tout en regardant mon binôme. Je râclai nerveusement sa gorge. « OK, let’s go, alors ! » Mon sac était bien dans mon dos alors je jetai un coup d’œil vers mon camarade de classe pour s’assurer qu’il avait bien le sien, ce qui ne semblait pas être le cas. « Ton sac ? Il est dans la benne ? » Me renseignai-je en supposant qu’il devait être dans le container. Du moins, j’espérais que ce soit ça. Sinon ça voudrait dire que Chris et les autres le lui avaient piqué.

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 @Matteo Cooper    

Apparemment, mon camarade de classe était intrigué par le fait que j’arrive à supporter Chris et sa bande. Est-ce que j’avais vraiment le choix ? Pour le bien de l’équipe non pas trop. « J’en sais rien. Je suppose que je me concentre uniquement sur le jeu et que je ne me prends pas la tête avec le reste. » Ouais, c’était ainsi que je procédais que ce soit lors des entraînements ou des matchs. Je n’étais sûrement pas le seul à devoir faire ça puisque parmi mes coéquipiers, tous n’appréciaient pas le comportement du châtain et de ses potes. Encore heureux que le capitaine n’était pas l’un d’eux sinon ça aurait probablement posé problème. Non, vraiment pour le coup on s’en sortait plutôt bien.

Juste après je découvris qu’en réalité il arrivait à Mattéo de suivre nos matchs ou entraînements. Tandis que je lui avais dit que je n'étais pas au courant qu’il s’intéressait au football, le brun m’expliqua que c’était grâce à son père. Cette petite anecdote me fit sourire. « OK. On ne peut pas être doué dans tous les domaines. » Répondis-je pour le rassurer puisque ce n’était pas grave qu’il ne soit pas calé en sport. Il se défendait très bien dans les autres matières de ce que je savais. Étant donné ce que j’avais appris, je me permis de demander au jeune Cooper son avis sur notre manière de jouer. En l’écoutant, je ne pus me retenir de rire un peu. « C’est vrai qu’il est assez bien sur le terrain. » Sans doute que Chris ne ferait pas partie de l’équipe si ce n’était pas le cas. Puis je souris quand mon interlocuteur me dit que je jouais bien aussi et qu’on pouvait gagner la saison. « Merci, j’essaie de faire de mon mieux. J’espère, on va croiser les doigts. » Fis-je en joignant le geste à la parole. En tout cas, pour ma part j’allais me défoncer pour qu’on y arrive. Ce que je faisais d’ailleurs à chaque fois que je me trouvais sur le terrain puisqu’il était hors de question que je ne donne pas tout ce que j’avais dans le bide.

Mon petit protégé semblait tout aussi passionné que moi, sauf que lui c’était par les mots. Il suffisait de voir l’expression sur sa bouille lorsqu’il en parlait pour s’en rendre compte. Cependant, je grimaçai un peu quand il me fit comprendre que lui-même était parfois blessé par les paroles de certaines personnes. « Je suis désolé pour toi. » Dis-je même si je n’étais pas responsable de son malheur. « Tu as raison. » Ajoutai-je rapidement lorsqu'il me dit qu’il essayait de rendre le monde meilleur grâce à ses écrits. Il fallait bien des gens comme lui pour permettre à d’autres de s’évader à travers la lecture. On ne peut pas dire que moi-même je suis un rat de bibliothèque, bien que j’aime bien lire de temps en temps quand je n’ai rien d’autre à faire sur le moment.

J’étais inquiet pour mon binôme, mais celui-ci ne voulait rien entendre malheureusement. Dommage que je ne puisse pas décider à sa place… Par contre, je n’en revenais pas que Matt se pense redevable sous prétexte que je l’avais aidé. C’était totalement stupide à mes yeux, ce que je tentai de lui faire comprendre. « Je suis comme ça Mattéo, je déteste l’injustice… » Répondis-je simplement ne voyant pas quoi ajouter de plus sur le sujet. De nouveau, Christopher se retrouva au centre de notre discussion. Pas étonnant vu ce qu’il avait fait à notre camarade de classe ainsi qu’à ma petite amie. « Ouais, peut-être bien. » Est-ce que mon coéquipier était vraiment prévisible ? Oui, c’était fort possible vu son tempérament que tout le monde connaissait désormais. La preuve il n’avait même pas pitié de ma copine qui avait pourtant perdu sa sœur aînée il n’y a pas si longtemps que ça. Heureusement, Tiffany était bien entourée dans ce dur moment à passer.

Décidément, mon partenaire d’exposé était aussi têtu qu’une mule étant donné qu'il ne voulait vraiment pas que je l’emmène à l’hôpital. Il n’imaginait sans doute pas que je n’aurais pas la conscience tranquille s’il lui arrivait un truc à cause des coups qu’il s’était pris. Mais très bien, j’allais donc me taire puisqu’apparemment j’étais en train de l’agacer vu le soupir qu’il avait lâché. Quelques minutes après, j’avais retenté le coup, mais il n’y avait rien à faire face à l’entêtement de mon interlocuteur. Tout ce que j’espérais c’était que ça irait bien pour lui parce que si ça venait à ne pas être le cas je m’en voudrais terriblement de ne pas avoir assez insisté. Alors qu’on s’apprêtait à partir du bahut, on se rendit compte que mister Cooper n’avait plus son sac sur lui. Évidemment, ça aurait été trop simple sinon… Suite à sa requête, je retirai mes mains de mes poches puis enlevai mon sac de mon dos pour le poser par terre. « Je vais aller voir si je le trouve. » J’attrapai la chaise que je remis bien contre le container en priant pour qu’elle ne cède pas sous mon poids puis je soulevai le couvercle. « Tu peux tenir le couvercle s’te plaît pendant qu’je fouille ? » Demandai-je avant d’enjamber la benne pour aller dedans étant donné que je ne voyais pas d’autre moyen pour parvenir à nos fins. Je laissai mon regard scruter l’intérieur de la poubelle géante. Je bougeai quelques sacs quand enfin je remarquai celui de Mattéo qui heureusement était bien visible puisqu’il n’avait pas la même couleur que ceux en plastique. « C’est bon, je l’ai ! » Dis-je pour que le brun m’entende. Je levai les bras et lui tendis son bien afin qu’il le récupère. Lorsque ce fut fait, je lui présentai cette fois mes mains. « Tu peux m’aider à remonter s’il te plaît ? » Eh oui, même si je suis sportif, vu la hauteur du bac de recyclage je n’allais pas réussir à sortir de là tout seul.  

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 @Matteo Cooper    

À ce que me dit Mattéo, je lui fis un petit sourire. « Non, ne t’inquiètes pas pour ça. L’équipe dans l’ensemble sait rester pro pendant le jeu. » Heureusement parce que si on commençait à se chicaner sur le terrain, les entraînements ou matchs ne ressembleraient à rien. Ce qui serait fort dommage. D’ailleurs si ça venait à se passer comme ça, je crois bien que je rendrais mon tablier.

Un fin sourire apparut sur mon visage avant que je ne lâche un petit rire quand mon interlocuteur me rétorqua que ça ne serait pas drôle si on était doué dans tous les domaines. « C’est sûr, on saurait tout faire et on n’aurait plus besoin de l’aide de personne. » Pourtant ça pourrait être pratique, mais c’est clair que ça n’aurait pas la même saveur et on pourrait se débrouiller seul. En gros, même jouer en équipe ne serait plus vraiment utile. Je souris de nouveau lorsque le brun me dit qu’il nous ferait un poème. Pour ma part, ça ne me gênerait pas, mais j’en connais d’autres qui se ficheraient de lui s’il venait à faire ça. « Il vaudrait peut-être mieux que tu t’abstiennes. Enfin, je veux dire, tu connais le tempérament de certains… Après si tu souhaites me le montrer ou me le lire ça ne me dérange pas, mais je ne tiens pas à ce que Chris et d’autres se moquent de toi. » Oui, je préférais le mettre en garde afin d’éviter qu’il subisse des railleries.

Je savais évidemment que je n’avais pas à être désolé pour le jeune Cooper, mais c’était plus fort que moi. En effet, ça me faisait un peu de peine d'apprendre qu’il pouvait être mal parfois à cause des mots de certaines personnes. Pour toute réponse, je lui offris un petit sourire puisque je ne voyais pas quoi lui dire.

Après avoir déjeuné en compagnie de ma petite copine, au lieu d’assister au cours auquel je devrais être en ce moment, j’étais venu en aide encore une fois à mon camarade de classe qui s’était fait importuner par Christopher et ses copains. Apparemment, ces idiots n’avaient rien trouvé de mieux à faire… J’avais indiqué à Mattéo que je n’aimais pas l’injustice puis je souris à sa réponse sans toutefois dire quoi que ce soit. J’avais essayé de persuader mon binôme d’accepter d’aller à l’hôpital, mais j’avais échoué. J’abandonnai donc cette idée. Au moment de quitter le lycée, nous nous rendîmes compte que mon petit protégé n’avait pas son sac. Il fallait le retrouver, voilà pourquoi j’étais allé dans la benne à ordures afin de le chercher sans écouter les protestations du brun. À son avertissement, je souris même s’il ne devait pas le voir de là où il était. « C’est bon, ça va aller ! » Répondis-je. Après avoir fouillé, je trouvai le précieux sésame que je rendis à son propriétaire. Un nouveau sourire étira mes lèvres quand mon camarade me remercia. « Il y a pas de quoi ! » Fis-je avant de demander son aide pour me sortir du container. J’attendis donc qu’il attrape mes mains puis je serrai les siennes tout en essayant d’escalader en même temps la poubelle géante. « D’accord. » Dis-je simplement en écoutant ses recommandations et en me hissant pendant qu’il me tirait. Tant bien que mal, je réussis à remonter et passai une jambe par-dessus la bordure restant à cheval dessus le temps que l’autre garçon descende de la chaise. Lorsque ce fut fait, je ramenai mon autre jambe puis descendis sur la chaise avant de sauter sur le sol de la cour. « Ça va, t’en fais pas. » Indiquai-je à mon interlocuteur tout en reprenant mon sac que je remis sur mon dos. « Allez, partons d’ici. » Tant pis pour la chaise, quelqu’un la récupérerait bien.

J’invitai mon nouvel ami à me suivre d’un geste de la main. J’avais l’impression de ne pas sentir la rose suite à mon stage dans la benne de déchets. Le pire c’est que ça allait embaumer ma bagnole. Je grimaçai en songeant à ceci. Déjà, j’ouvrirai les vitres durant le trajet sinon ça sera une infection. Nous sortîmes donc de l’enceinte du lycée et traversâmes le parking jusqu’à arriver à ma voiture que je déverrouillai en étant juste à côté. J’ouvris la portière arrière de mon côté pour y déposer mes affaires. « Tu veux mettre ton sac derrière ou tu le gardes sur tes genoux ? » Demandai-je à celui qui allait être mon passager. Lorsque j’eus sa réponse, je pus agir en conséquence. Ensuite, j’ouvris la porte avant et m’installai directement derrière le volant. Je fermai derrière moi puis m’attachai avant de mettre le contact. Je laissai le temps à Mattéo de s’asseoir et boucler sa ceinture avant de faire mes petites manœuvres pour quitter ma place de stationnement. « Il va falloir que tu sois mon copilote. » Dis-je en tournant un instant le regard vers le brun en souriant. En effet, je ne savais pas du tout où il habitait donc il allait devoir m’indiquer la route.

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Un binôme inattendu et surtout trop sexy

 @Matteo Cooper    

Je regardais Mattéo avec un fin sourire aux lèvres qui se transforma en petit rire lorsque le brun me dit qu’il voulait qu’on gagne. « Je n’te promets pas qu’on remportera la victoire, mais on va tout faire pour ça c’est certain ! » De mon côté en tout cas il n’y avait aucun doute. J’espère juste que les autres footballeurs seront dans le même état d’esprit que moi. Logiquement oui, ça devrait être le cas. Après tout, nous avons ce but similaire, non ?

Que serait le monde si nous n’étions pas chacun de nous différent ? Probablement pas aussi drôle, voire même triste. Je ne pouvais qu’afficher un tendre sourire en voyant mon binôme rire. Toutefois, je ne compris pas ce qu’il me dit, alors j’arquai un sourcil. « Chris aurait enfin un service ? » Répétai-je en essayant de voir où Mattéo voulait en venir, mais non, rien ne me venait à l’esprit. Je me retrouvai donc dans le flou le plus total.

Je savais pertinemment comment les autres joueurs réagiraient si jamais le jeune Cooper leur lisait un poème, alors pour lui éviter un sacré moment de gêne, je le mis en garde. C’est là que j’appris que de toute manière mon camarade n’avait pas l’intention de leur partager ses écrits, mais qu’il acceptait de m’en faire profiter. À sa répartie, je ne pus que rigoler. « J’suis même pas sûr qu’ils capteraient le quart de ce qu’ils liraient. » Bon OK, j’étais un peu méchant pour le coup, mais c’était mon point de vue. Surtout que je ne me sentais pas comme eux, je n’avais pas ce besoin de rabaisser les autres en leur faisant les pires crasses juste pour avoir l'impression d'être supérieur. « Eh bien, ce sera un plaisir pour moi de te lire. » Après, peut-être que moi non plus je ne comprendrais pas tout, mais au pire si je venais à sécher, je demanderais à mon nouvel ami de m’expliquer.

Après avoir aidé Mattéo à sortir du container, il avait fallu qu’à mon tour j’aille à l’intérieur pour y récupérer son sac. Heureusement, je n’avais pas perdu trop de temps à le chercher. Une fois de nouveau sur la terre ferme, j’indiquai à mon petit protégé qu’il était temps qu’on parte puisqu’il souhaitait que je le ramène chez lui. Comme le pauvre Cooper n’y voyait rien à cause de ses lunettes cassées, il s’accrocha à moi pour faire le trajet à pied jusqu’à ma voiture. Aux yeux des autres ça pourrait paraître bizarre, voire ambigu, mais aux miens il n’y avait rien de mal. Je l’aidais juste à avancer, rien de plus. Tandis que je laissais mon sac à l’arrière, je demandai à l’autre garçon s’il souhaitait en faire autant, mais apparemment non. « OK, comme tu veux. » Je refermai donc la portière de derrière et m’installai au volant.

Une fois que je fus prêt et même en train de quitter gentiment ma place de stationnement, j’indiquai à mon passager que j’allais avoir besoin de lui. Oui, j’avais quelque peu oublié qu’il ne pourrait pas m’être d’une grande aide à cause de sa mauvaise vue. Je ne m’en rappelai que lorsqu’il m’en fit la remarque. « Ah oui, c’est vrai… » Répondis-je en soupirant. Ayant entendu son adresse et pas pressé puisqu’il n’y avait personne qui souhaitait sortir du parking, j’attrapai mon téléphone que j’accrochai sur les grilles de ventilation. « C’est bon. » Dis-je après avoir fini de rentrer les coordonnées dans l’appli GPS. Je vérifiai dans mes rétros que tout était OK, c’était le cas alors je mis mon clignotant et m’en allai, me retrouvant sur la chaussée. Je suivis donc les premières indications de mon portable avant de tourner un instant la tête vers le brun. « Euh… Ben, j’vais pas m’imposer. » Fis-je tout d’abord en reportant mon attention rapidement sur la circulation. « C’est comme tu veux. Te sens pas obligé de me recevoir chez toi. Surtout que tes parents ne sont pas au courant. » En effet, je n’avais pas envie de déranger qui que ce soit en débarquant à l’improviste. « Ça ne te gêne pas si je mets un peu de musique ? » Demandai-je poliment. Pour ma part, je n’aimais pas me trouver en voiture sans avoir un fond sonore, mais si ça ne plaisait pas à mon passager alors je m’en passerais pour cette fois.

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Un binôme inattendu et surtout trop sexy

 @Matteo Cooper    

Je ne pouvais que sourire en réalisant ô combien mon camarade de classe paraissait croire en moi. Pourtant on ne se connaissait pas encore vraiment, alors ça m’étonnait tout de même un peu, mais je trouvais ça adorable de sa part. « Merci, c’est gentil. » Répondis-je simplement. Ça faisait plaisir de voir qu’on avait des supporters parmi les autres lycéens. Même si là de ce que je captais, Mattéo semblait soutenir moi plus particulièrement que mes coéquipiers. Je ne comprenais pas trop pourquoi puisque je ne me voyais pas comme meilleur joueur de foot, mais peut-être que je n’étais pas objectif. Ce qui ne serait pas très surprenant en fin de compte. Puis j’avais tenu à ce que le brun éclaire ma lanterne sur un point, n’étant pas sûr d’avoir saisi son allusion. Quand il se mit à rire, je le fixai me demandant ce que j’avais pu dire de si drôle. C’est lorsqu’il m’expliqua que je captai ce qu’il avait voulu dire. « Aaaaah oui d’accord. » Fis-je en rigolant moi aussi. « On devrait peut-être lui en payer un tu ne crois pas ? » Dis-je en plaisantant. En général, je n’étais pas du genre à me moquer des gens, mais il faut bien avouer que Chris le cherchait vu sa manière de se comporter avec autrui. S’il était plus respectueux, je le serais également à son égard.

J’étais rassuré que mon binôme ne daigne pas avoir envie de montrer ses écrits à d’autres joueurs que moi. Tout simplement parce que moi je ne me moquerais pas de lui, alors que ça ne serait pas le cas de tout le monde. À ce que me dit le jeune Cooper, je ne pus m’empêcher de pouffer légèrement de rire. Toutefois, je ne répondis rien, ne souhaitant pas enfoncer davantage Christopher. Surtout que je trouvais qu’on avait suffisamment parlé de lui. En tout cas, de ce que je remarquais grâce au sourire de l’autre garçon, c’était que ce dernier semblait content que je veuille bien lire ses poèmes d’encouragements. Je n’allais pas refuser alors que ce serait un honneur pour moi.

Après être venu en aide pour la seconde fois de la journée à Mattéo, nous quittâmes ensemble le lycée puisque j’allais le reconduire chez lui comme il le souhaitait depuis tout à l’heure. On était donc dans ma voiture et je préparais ce qu’il fallait pour connaître l’itinéraire afin de me rendre chez le brun. « Ouais, c’est sûr. Ça aide bien des fois. » Approuvai-je lorsque mon partenaire d’exposé me fit remarquer qu’heureusement les GPS existent. Sans ça, j’aurais probablement galéré à trouver comment aller jusqu’au domicile de mon passager.

Une fois le parking du lycée quitté, j’écoutais à la fois mon petit protégé ainsi que mon téléphone qui me disait comment me diriger. J’étais quelque peu mal à l’aise à l’idée de déjà me pointer chez les parents de Mattéo. J’aurais véritablement préféré qu’il leur demande la permission avant, mais apparemment ce n’était pas dans son optique. Ce que je trouvais fort dommage… « D’accord, si t’es sûr de toi. » Répondis-je simplement. Par contre, pour ma part j’allais probablement être assez timide si je venais à me retrouver face à la famille de mon camarade de classe. « Ah ? Ta chambre carrément ? » Pas que ça me dérangerait vraiment de m’y retrouver, mais je sais que parfois certains pères et mères n’aiment pas que leur(s) enfant(s) reçoive(nt) d’autres personnes dans leur chambre. Sûrement parce qu’ils pouvaient vite se faire des idées sur ce qui pourrait s’y passer.

Préférant conduire avec de la musique, je demandai à mon passager s’il était d’accord pour que j’en mette. Apparemment oui, il voulait bien, ce qui m’arrangeait grandement. Je tournai la tête vers lui à sa question. « Ah cool, merci. Eh bien, j’écoute un peu de tout, mais ça tire plus vers le rock en général. » Expliquai-je tout en démarrant mon autoradio sur lequel était branchée en permanence une clé USB. Je n’en avais pas qu’une d’ailleurs, il m’arrivait de l’échanger avec une des autres qui se trouvaient dans l’emplacement libre juste en dessous. « Là par exemple, c’est le groupe The Ramus. » Dis-je alors qu’une de leurs chansons résonnait dans l’habitacle. « Et toi ? T’aimes quoi comme styles de musique ? » Demandai-je histoire de faire la conversation et d’en découvrir plus sur mon binôme. Si j’avais été seul, je serais probablement déjà en train de chanter, voire même de danser un peu sur mon siège, mais présentement je restais sérieux ne voulant pas me taper l’affiche.

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