Quoi qu'il se passe, je suis là { Drake Campbell

Quoi qu'il se passe, je suis là

  @Katherine Langford     

Aujourd’hui, c’était un véritable ascenseur émotionnel pour moi. D’abord, j’avais été content de recevoir Mattéo chez moi pour lui donner les bases en matière d’autodéfense. Personnellement, je n’avais pas la prétention de me penser être un bon prof, mais j’avais essayé de ne pas trop me prendre la tête et d’expliquer au mieux à mon élève. Puis j’avais été agréablement surpris d’apprendre que mes sentiments pour mon brun préféré étaient réciproques. J’avais adoré lorsqu’on s’était embrassés et même quand on était allés plus loin. Sauf que la chute derrière fut brutale. D’ailleurs même encore maintenant je me sentais mal. Pourtant malgré le fait que j’étais au fond du gouffre je n’avais pas oublié de souhaiter à ma cousine Katherine un joyeux anniversaire. Je m’en serais voulu de ne pas y avoir songé. En fin de compte, j’aurais peut-être dû m’abstenir de lui écrire puisque la petite brune devina sans peine que je n’étais pas au top de ma forme. En même temps, c’était normal puisque je n’arrivais pas à faire semblant même par SMS. De plus, Kath me connaissant par cœur n’avait aucun mal à savoir si j’allais bien ou non, comme si j’étais un livre ouvert pour elle en fait.

Je m’en voulais tout de même de n’avoir pas su cacher mon mal-être à mon actrice de cousine. La pauvre allait gâcher l’après-midi de son anniversaire tout ça pour venir me voir. Alors qu’en plus j’étais dans un état pitoyable au fond de mon lit. Le pire c’est que même là, j’avais encore mon téléphone près de moi au cas où je viendrais à recevoir un message du jeune Cooper. Pourtant logiquement, il ne devrait plus chercher à me contacter puisqu’il m’avait bien fait comprendre qu’il n’était pas gay. Il ne l’était peut-être pas, mais ça ne l’avait quand même pas empêché de coucher avec moi avant de me briser le cœur. Mon chien était assis près de mon lit, il devait sentir que je n’étais pas dans mon état normal. Mollement, je caressais sa tête tandis que je continuais à pleurer comme un gros bébé. Je n’aurais jamais dû me laisser aller de la sorte avec Matt. Surtout quand on sait que ce n’est pas mon genre de brûler les étapes de la sorte. Pour le coup, j’avais été sacrément idiot de m’enflammer tout ça pour quoi ? Pour rien ! Je m’étais fait du mal, beaucoup même pour du vent. J’aurais dû ne pas suivre ce que me dictait mon cœur et n’écouter que ma raison, ça m’aurait évité d’avoir cette peine immense.

Tandis que j’étais encore en train de ruminer, j’entendis une voix bien familière, celle de ma cousine m’appeler. Cette tête de mule était venue alors que j’aurais préféré qu’elle s’abstienne puisque je me sentais coupable de gâcher sa journée. Je soupirai en séchant mes larmes. « J’suis dans ma chambre ! » Dis-je assez fort afin qu’elle m’entende depuis l’entrée. Je n’étais pas étonné qu’elle se soit pointée puisque c’était tout elle. Black l’avait entendue et partit comme un fou la rejoindre. Visiblement, il était ravi de sa visite, ce qui était normal puisque mon doberman l’apprécie beaucoup. En temps normal, moi aussi je serais heureux de la savoir à la maison, mais pas aujourd’hui alors que je voulais juste rester terré dans mon trou.

Quelques secondes plus tard, la petite brune déboula évidemment dans ma chambre. Je n’avais pas bougé depuis tout à l’heure, j’étais resté couché sur le côté et ne bougeai que la tête pour regarder sa cousine qui venait de me poser une question. Un petit soupir franchit mes lèvres lorsqu’elle posa sa main sur mon épaule. « C’est moi. Après le départ de Mattéo, en voyant les restes du repas qu’il avait commandé, j’ai tout foutu par terre parce que ça me faisait du mal de voir ça. » C’était peut-être idiot, mais oui rien qu’avoir le KFC dans mon champ de vision m’avait serré le cœur. J’inspirai un grand coup puis me tournai et pris appui sur ses deux mains pour me redresser et m’asseoir correctement. « Que veux-tu que j’te dise Katherine ? Je me suis emballé, ce que je regrette amèrement… » Fis-je en pinçant mes lèvres entre elles. « J’ai ressenti une certaine connexion entre nous, on s’est embrassés puis je me suis laissé aller dans ses bras. » Je me mordis l’intérieur de la lèvre discrètement. « J’aurais pas dû. C’est tout. Il faut croire que sa soi-disant attirance pour moi était fausse. » Oui, je mettais ses paroles en doute puisque j’étais profondément blessé et que je ne comprenais pas sa réaction ni les mots qu’il avait prononcés avant de claquer la porte de chez moi. Repenser à tout ceci ne m’aidait pas puisque je sentais que les larmes remplissaient de nouveau mes yeux.

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  @Katherine Langford    

J’essayais de faire bonne figure face à ma cousine, pourtant ça ne devait pas la tromper vu la manière dont elle me regardait et sa façon de me caresser l’épaule. Je devais vraiment avoir une sale tête, ce qui ne serait pas étonnant puisque je n’avais fait que pleurer depuis le départ de Mattéo. Celui-ci m’avait blessé au plus haut point. En même temps si je ne lui avais pas bêtement ouvert mon cœur ça ne serait pas arrivé. J’avais donc expliqué à Katherine que j’étais le responsable du désordre dans mon appartement. En effet, je n’avais pu me retenir de jeter par terre le KFC que le brun avait commandé pour nous. Même si j’avais beaucoup de peine, un petit rire franchit mes lèvres à ce que m’indiqua la petite brune. « Tant mieux, comme ça c’est pas perdu pour tout le monde… » De toute façon, à la minute même où j’avais balancé tout ça au sol, je savais que mon chien s’en donnerait à cœur joie. Le contraire m’aurait grandement étonné.

Je m’installai mieux dans mon lit vu que je n’étais plus seul avec Black. Ne me doutant que trop bien que l’actrice voudrait savoir ce qui s’était passé exactement, je lui confiai tout d’abord regretter de m’être emballé, ce qui était totalement vrai puisque j’en payais les pots cassés maintenant. « Je pensais être sûr, mais apparemment je me suis bien planté. » Répondis-je en soupirant, ne relevant même pas le fait qu’elle dise que je suis quelqu’un de merveilleux. Ça m’était bien égal à l’heure actuelle étant donné que ça n’avait pas suffi aux yeux du jeune Cooper. J’ajoutai juste après que j’avais cru sentir quelque chose entre Mattéo et moi, qu’on s’était embrassés et que je m’étais laissé aller avec lui. Quand ma visiteuse voulut savoir si j’avais couché avec mon invité, j’hochai la tête, mais honteusement. « Ouais… » Fis-je simplement, peu à l'aise d'aborder ce genre de sujet avec l'Autralisenne. Puis je lui dis que selon moi Matt n’était pas vraiment attiré par moi. Parce que oui, maintenant tout ce qu’il avait pu me dire je ne savais plus ce que je devais en penser.

J’avais beau essayer d’être fort comme toujours, je n’y arrivais plus là tellement j’étais à bout. Les larmes ne demandaient qu’à couler, chose qu’avait dû remarquer la jeune Langford puisqu’elle vint se poser sur mon lit et me fit un câlin. Je ne pus donc me retenir de pleurer sur son épaule tout en l’écoutant. « C’est pas ta faute Kath… C’est moi. J’aurais dû écouter ma raison plutôt que mon cœur ! » Non, je n’en voulais pas du tout à ma cousinette pour les conseils qu’elle m’avait donnés. Elle ne pouvait pas deviner que ça se déroulerait ainsi. Quant à moi, j’aurais dû comme d’ordinaire ne pas avoir confiance en moi et rester dans ma zone de confort, ça m’aurait évité de souffrir. « Non ! » Fis-je quand la brunette voulut le numéro de Mattéo. J’étais touché qu’elle se montre si protectrice, mais je ne souhaitais pas passer pour le mec qui pleurnichait dans les jupons de sa cousine et laissait celle-ci défendre son honneur. Peut-être qu’il n’y avait pas que ça, qu’inconsciemment je protégeais encore le brun. Ça ne serait pas si étonnant que ça puisque dès le départ j’avais eu cet instinct de protection envers lui, même si je ne savais pas pourquoi. Enfin avant je l’ignorais, jusqu’à ce que je prenne conscience qu’en fait j’avais eu un coup de foudre pour ce garçon à qui j’étais venu en aide. « Je n’te donnerai pas son numéro Katherine. » Dis-je entre deux sanglots. « Merci, mais je peux régler cette situation seul. » Je ne voulais pas qu’elle se vexe alors que ce n’était pas contre elle. « T’avais pas mieux à faire que t’occuper de moi pour ton anniv’ ? » Demandai-je en reniflant. Je respirai un bon coup pour essayer de calmer mes pleurs, j’essuyai aussi les larmes sur mon visage. « J’le comprends pas… » Dis-je alors que je repensais encore à la scène de tout à l’heure. « Il a reçu un coup de fil et d’un seul coup il a changé d’attitude et m’a dit qu’il devait partir. J’ai tenté de le retenir et c’est là que quand j’ai voulu savoir ce qui se passait, il m’a balancé et je cite : "J’ai déjà quelqu'un ! Je sais pas ce qui se passe entre nous, mais je veux pas que ça continue parce que... parce que je suis pas un putain de gay !" j’te jure j’ai l’impression qu’il m’a limite utilisé pour assouvir son désir sur le moment. Puis j’ai pas aimé son putain de gay. Surtout qu’à la base je le suis pas non plus… » Évidemment une nouvelle fois je me mis à pleurer, pourtant je détestais me montrer comme ça, mais là c’était plus fort que moi. Comme s’il fallait que tout sorte sans aucune retenue. En espérant que ça ne durerait pas trop longtemps puisque je ne voulais pas passer mon temps dans cet état. Encore moins en présence de ma petite brune préférée qui allait vraiment avoir un anniversaire de merde par ma faute.

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  @Katherine Langford    

Même si j’étais au plus mal, je n’avais guère pu m’empêcher de rire en imaginant mon chien en train de se jeter sur les restes de KFC. Un vrai aspirateur à bouffe cet animal ! Bien sûr, il faudrait que je nettoie puisque le sol risquait d’être tout collant à cause de ça, mais je ferais ceci plus tard. Pour le moment, je n’avais envie de rien. Je m’assis sur mon lit et reçus un peu de douceur de la part de ma cousine. Celle-ci était mignonne à vouloir à tout prix me consoler, pourtant selon moi elle avait sûrement mieux à faire que de se préoccuper de mon sort. « Je t’avoue que je ne suis plus certain de rien… » En effet, je commençais à douter de tout désormais. Principalement en ce qui concernait Mattéo. J’avais cette impression qu’il s’était joué de moi et ça faisait vraiment mal. J’avais certes souffert atrocement lorsque j’avais appris à l’époque que ma petite amie s'envoyait en l'air avec mon meilleur ami, mais là je crois bien que c’est encore pire. Mais c’était sûrement de ma faute, je ne connaissais pas assez le jeune Cooper et pourtant je m’étais laissé emporter par ce que je ressentais déjà pour lui. J’aurais dû rester sur ma réserve et ne rien tenter avec lui.

Katherine voulait savoir si j’avais couché avec Matt, je lui répondis donc que oui, même si ça me mettait mal à l’aise. Ce fut encore pire lorsqu’elle me demanda si j’avais aimé. Je la regardais en faisant la moue alors qu’elle s’excusait. « Oui, sur le moment j’ai aimé, mais maintenant je le regrette… Je n’aurais jamais dû m’offrir à lui. » Surtout que ce n’était pas mon genre de m’abandonner si rapidement dans les bras de quelqu’un. Comme quoi j’avais fait une grosse erreur. Je n’aurais pas dû changer mes habitudes à cause d’un stupide coup de cœur !

J’étais en pleurs dans les bras de la jolie Langford. Celle-ci paraissait s’en vouloir un peu de m’avoir mal conseillé. C’était un comble puisque je ne lui en tenais pas rigueur du tout. Non, c’était plus envers moi-même que j’étais dur. Je me trouvais idiot d’avoir mal jugé la situation et de m’être laissé aller avec ce garçon qui ne semblait pas ressentir quoi que ce soit pour moi, malgré tout ce qu’il avait pu me dire. J’avais vraiment la sensation de m’être fait avoir. J’étais donc mitigé, tellement chamboulé que je ne savais plus si c’était après moi que j’étais en colère ou contre le brun. Sans doute un peu des deux en réalité. De ce fait, j’étais quand même un peu d’accord avec l’Australienne qui me disait que Mattéo n’avait pas à me traiter comme ça. Mais j’étais trop épuisé émotionnellement que je ne répondis rien. Par contre, je refusai que la brunette entre en contact avec mister Cooper. J’étais assez grand pour me défendre tout seul si j’en avais envie. Là pour l’instant, je voulais juste digérer ce qui s’était passé. « Non, c’est bon Katherine… C’est pas la peine. » Soufflai-je doucement. Pourvu qu’elle n’insiste pas davantage parce que je n’avais pas la force de batailler avec elle.

En ayant marre qu’on parle de mon petit protégé, je changeai donc de sujet de conversation. C’est comme ça que j’appris que le chéri de ma cousine n’était pas dispo cet après-midi. Voilà pourquoi elle avait accouru. Si Dacre avait été là, probablement qu’elle ne serait pas venue. Pour toute réponse, je me contentai de lui sourire. Puis j’attrapai ce que Kathy me tendait et me moucha un bon coup avant de jeter dans la poubelle près de mon lit le mouchoir souillé. Ensuite, j’essuyai avec mes mains mes joues humides. Même si de base il y a quelques instants je ne souhaitais plus parler de Mattéo, malheureusement je ne faisais que penser à lui. C’était à croire que mon cerveau voulait me torturer. Tandis que je racontais à mon interlocutrice ce qui me passait par la tête, je sentis que celle-ci me caressait la cuisse pour tenter de m’apaiser pendant que moi je pleurais de nouveau. À son commentaire, j’haussai les épaules. « En tout cas s’il a vraiment quelqu’un, ça me rend encore plus malade. » Surtout que je ne suis pas un briseur de ménage. Je savais trop ce que ça faisait d’être cocufié, alors je ne ferais subir ça à personne. « Ouais, juste après l’appel qu’il a reçu. » Répondis-je au moment où Katherine me cajola pour me calmer. Puis cette dernière me rappela une anecdote de notre passé. En l’écoutant, j’hochai la tête. « Oui, je me souviens… » Fis-je en esquissant un léger sourire en réponse au sien. Ensuite, je pouffai doucement de rire au programme que venait de trouver la jeune Langford. Mon rire résonna encore plus quand elle me poussa en me disant de ne pas bouger. « On dirait que tu parles à mon chien là ! » Répliquai-je aussitôt avant qu’elle ne quitte la chambre.

En attendant le retour de mon invitée surprise, je soupirai puis vins m’installer le long de la tête de lit, calant un oreiller derrière ma nuque et un autre dans mon dos. Mon regard se tourna vers mon animal de compagnie qui me fixait, assis près de moi, mais sur le sol. J’esquissai un petit sourire et tapota sur le lit. « Allez viens mon gros ! » L’incitai-je à monter pour qu’il me rejoigne. Black parut hésiter, mais ça ne dura pas longtemps avant qu’il se décide à venir s’allonger entre mes jambes, posant sa gueule sur ma cuisse. Je caressais tendrement celle-ci, ce qui plaisait à mon fidèle compagnon à quatre pattes et m’apaisait aussi. Quelques instants après, j’entendis mon adorable cousine revenir. En voyant ce qu’elle avait dans les mains, je me retins de faire une grimace à cause de la boîte de cookies qui me faisait bien évidemment penser à Matt car c’était lui qui m’avait apporté ces gâteaux qu’il avait faits lui-même. Néanmoins, Katherine avait raison sur un point, le fait que le chocolat était un bon antidépresseur d’après des études scientifiques réalisées. « Tu veux me faire enfler, c’est ça ? » Demandai-je en l’observant d’un air amusé. Apparemment, mon doberman semblait particulièrement intéressé puisqu’il tourna la tête en direction de tout ce qu’avait ramené la brunette. « Non Black ! C’est pas bon pour toi ça ! » Déjà, le sucre n’était pas recommandé pour les animaux, mais le chocolat pouvait leur être fatal, donc pas question qu’il touche à ça. Pendant ce temps, Kathy s’était assise près de moi. Je soupirai à sa question. « Euuuuh un truc avec un chien. Pourquoi pas la série Turner et Hooch ? » Oui, je préférais éviter les comédies romantiques alors je trouvais ce programme plutôt pas mal. Surtout que connaissant le film d’origine, il y avait moyen qu’on s’amuse bien et rigole. Peut-être même que ça m’empêcherait de cogiter davantage.

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  @Katherine Langford    

J’étais au fond du trou actuellement c’était peu de le dire. Apparemment, ça paraissait faire de la peine à mon invitée, je le voyais bien à sa manière de se mordre la lèvre puis de me serrer un peu plus contre elle. Je n’avais pas envie qu’elle soit mal par ma faute, mais malheureusement, je n’arrivais pas à faire semblant d’aller bien tellement j’étais encore sous le choc suite à ce qui s’était passé avec Mattéo. Je soupirai tout en resserrant mes bras autour de ma cousine qui était quand même bien gentille d’être venue alors qu’elle devrait s’amuser pour son anniversaire. Je ne savais plus du tout quoi penser tant tout s’embrouillait dans ma tête. En temps normal, je dirais que Katherine a raison, mais là, j’avais tendance à ne pas être d’accord puisque j’imaginais que je n’avais pas bien fait de m’ouvrir autant à ce garçon tout à l’heure. Je ne me reconnaissais même plus… Je gardais donc le silence, ne trouvant rien à répondre à mon interlocutrice tellement j’étais en train de déprimer.

Bien que j’aurais préféré que le sujet ne soit pas abordé, j’avais répondu à la petite curieuse qu’en effet j’avais adoré faire l’amour avec le jeune Cooper, mais je lui fis part de mon ressenti à l’instant présent. « J’vais pas te mentir Katherine, j’en sais rien ! » Est-ce que j’allais me remettre de cette mésaventure ? C’était dur à dire. Puis à retardement je lâchai un mini rire à cause de la façon dont elle m’avait surnommé. « Mon bichon ? Depuis quand tu m’appelles comme ça ? » Non, je n’étais absolument pas habitué à cela alors forcément ça me faisait bizarre. « Tu me prends pour un chien ? » Rajoutai-je sur le ton de la plaisanterie en esquissant un sourire taquin. Oui, bien que j’aie le cœur en miettes, j’arrivais encore à sortir des bêtises. Comme quoi même dans les pires moments je pouvais continuer à faire preuve d’humour.

Alors que j’étais toujours aussi inconsolable, de nouveau en larmes, la brunette tenait à appeler Matt pour l’engueuler, mais moi je ne le souhaitais pas. Oui, je lui confiais mon mal-être, mais c’était elle qui était venue me trouver et de toute façon quoi qu’elle dise, c’était hors de question que je la laisse s’occuper du cas du jeune Cooper. Inconsciemment, je devais encore chercher à le protéger malgré le mal qu’il m’avait fait. « C’est vrai je souffre, mais s’il te plaît n’insiste pas… Si quelqu’un doit lui dire sa façon de penser, c’est moi. Pour l’instant, je n’ai pas envie de lui parler. Peut-être que je le ferai plus tard, peut-être pas, mais c’est mon problème. Pas le tien. Je n’veux pas que tu t’en mêles. » J’espérais que c’était assez clair et qu’elle n’allait pas continuer à s’entêter. De toute manière, elle ne pourrait pas le joindre puisqu’elle ne connaissait pas son nom de famille, encore moins son numéro.

Il vaudrait peut-être mieux qu’on cesse de parler du brun car j’avais beaucoup de mal à me calmer. Alors si mes pensées restaient focalisées sur lui, ça n’allait guère arranger les choses. « Je sais pas. » Fis-je en soupirant. « Mais ça m’écœure ! » Rajoutai-je rapidement en grimaçant. « Tu sais quoi ? Je crois qu’on devrait stopper cette discussion parce que c’est en train de me rendre dingue… » Il fallait que j’essaie de chasser Mattéo loin de mon esprit si je voulais passer à autre chose et tenter d’aller mieux. Enfin, si j’y parvenais étant donné que là je voyais tout en noir malgré la tendresse que m’offrait la jeune Langford. Celle-ci me sortit une grosse bêtise qui me fit rire et même secouer doucement la tête. D’autres à ma place prendraient probablement mal le fait d’être comparés à un chien, mais moi ça me faisait marrer. Surtout que je savais bien que ce n’était pas péjoratif de la part de ma cousine. De plus, pour moi les animaux sont bien plus humains que la plupart des gens qui foulent la Terre donc ça ne me vexait pas le moins du monde.

Je m’étais confortablement installé dans mon lit avec Black que je cajolais. Celui-ci remuait la queue et ouvrait la gueule, ce qui m’arracha un petit sourire puisque je le trouvais trop mignon. Quand Katherine fut de retour avec de quoi bien grossir et que je me mis à râler, cette dernière me répondit que je n’aurais qu’à faire plus de sport. « Tu marques un point ! » Après tout, ça ne me ferait pas de mal et me viderait peut-être la tête par la même occasion. En sentant les choses alléchantes qu’avait déposées mon invitée près de nous, mon chien en eut l’eau à la bouche et je dus le gronder, car c’était hors de question qu’il s’intoxique en mangeant des cookies qui contenaient du chocolat nocif pour lui. Au moins, l’actrice était d’accord avec moi. Histoire de détourner l’attention de mon doberman, je tournai sa tête vers moi et continuai à le caresser pendant que la brunette s’amusait avec la télécommande. Comme elle ne savait pas quoi mettre, je lui proposai une série qu’elle s’empressa de lancer dans la foulée. « Si c’est aussi bien que le film que je regardais étant gosse, tu verras ça devrait être assez marrant ! » Expliquai-je en souriant tendrement. Je ne fis pas de commentaire concernant les cookies et me penchai simplement pour attraper le pot de glace que j’ouvris et dans lequel je glissai directement une petite cuillère. Je commençai donc à savourer celle-ci tout en matant le début de Tuner & Hooch qui défilait sur mon écran de télévision.

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  @Katherine Langford    

Malgré ma peine de cœur, je ne tenais pas à rendre l’ambiance invivable, même si ça allait être dur pour moi de zapper le mal-être que je ressentais actuellement. Mais il fallait que j’essaie de me ressaisir, au moins pour ma cousine qui devrait passer une excellente journée pour son anniversaire plutôt que d’être là à me consoler, mais après tout c’était elle qui avait fait le choix de venir. « Désolé de t’infliger ça… » Dis-je cependant quand la brunette me fit remarquer qu’elle n’aime pas me voir dans cet état. C’était probablement un comble que je m’excuse, mais c’était plus fort que moi. Surtout que j’ai toujours détesté me montrer faible. Je secouai la tête, amusé par les bêtises de mon invitée. J’arquai ensuite un sourcil lorsque l’actrice m’indiqua que je ne suis pas un chien avant de se rétracter. « Des fois j’me dis que la vie doit être plus simple pour eux. » Certes, les animaux ont leurs problèmes aussi, mais ça m’arrivait en effet de les envier. Encore plus là à cause de mon cœur brisé.

Miss Langford ne semblait pas apprécier le fait que je n’aille pas dans son sens, mais je ne lui laissais pas le choix quoi qu’elle en pense. OK, ça me touchait qu’elle veuille me protéger et me défendre, mais je ne souhaitais pas qu’elle intervienne. « Kath t’es gentille et je t’adore, mais laisse-moi gérer comme je l’entends s’il te plaît. » Insistai-je en espérant réussir à la faire changer d’avis. « Je sais… » Répondis-je doucement en grimaçant, m’en voulant de l’inquiéter. A ce qu’elle me proposa juste après je fis une drôle de tête tout en la secouant. « Non merci, j’ai pas envie de sortir et encore moins de rencontrer quelqu’un. » Tout ce que je désirais là, c’était qu’on me laisse tranquille afin que je puisse me remettre de ce qui s’était produit tout à l’heure ici même. Voilà ce à quoi j’aspirais.

Depuis que la brunette était arrivée, je peinais à cesser de pleurer. De ce fait, je lui demandai si on pouvait stopper la discussion qui tournait autour du garçon avec lequel j’avais couché. Je fus au moins un peu soulagé que Katherine accepte qu’on change de sujet. Ça serait sans doute mieux comme ça pour moi. Pour toute réponse et en guise de remerciement, je lui fis un petit sourire tout en séchant mes larmes et en respirant un bon coup afin de tenter de me remotiver.

Après un petit aller-retour jusqu’à la cuisine, lorsque ma cousine fut de retour, nous choisîmes une série à regarder ensemble. Par contre, rien que de voir la bouffe qu’elle avait ramenée, j’avais l’impression d’avoir pris dix kilos, ce qui sera sans doute pire une fois que j’aurai mis le nez dedans. « Ouais, je préférerais éviter ! » Déjà parce que je voulais garder la ligne ainsi qu’une bonne santé. « Quel gâteau ? » Demandai-je en tournant le regard vers la jeune femme afin de savoir de quoi elle parlait exactement. Bien entendu, mon chien ayant bien entendu s’excita à l’idée d’avoir le droit à une friandise. « Chuuut Black ! » Fis-je en reprenant mes caresses afin qu’il se tienne tranquille. Puis, Turner & Hooch lancé, je me laissai tenter par la glace au chocolat avec des morceaux dedans. J’en pris une première cuillère que je savourais tout en regardant la scène qui se déroulait sur mon écran plat. Je rigolai en jetant un œil vers mon interlocutrice. « Non, ça va. On l’a eu tout petit et il a été à bonne école. » Bien sûr, ça ne l’empêche pas d’être joueur et d’avoir son quart d’heure de folie, mais je n’ai pas à me plaindre de lui puisqu’il obéit bien quasi toujours. Tellement qu’il lui arrive même très souvent de donner sa patte sans qu’on la lui réclame. Tout en visionnant la série, je continuai à déguster la glace. Il n’y avait pas à dire le programme était plutôt bon et assez fidèle au film de mon enfance, si bien que je prenais plaisir et rigolais de temps à autre. « Sinon, toi qu’est-ce que tu racontes de beau ? » M’intéressai-je en réalisant que je n’avais pas posé la question plus tôt. Tout ça parce que j’étais trop chamboulé sur le moment.

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  @Katherine Langford    

Je ne répondis rien lorsque la petite brune me dit que j’avais le droit d’être triste et que je n’avais pas à m’excuser. Oui, c’est vrai, mais je n’aime pas m’afficher comme ça. Sans doute parce que depuis le plus jeune âge on m’a toujours fait comprendre qu’il ne fallait pas pleurer. De ce fait, j’essayais à chaque fois de me montrer fort en présence d’autres personnes, mais aujourd’hui ce n’était pas franchement une réussite. Complètement d’accord avec Katherine, je balançai doucement la tête. « C’est sûr… Le mien n’a pas à se plaindre. Quoique s’il était pourvu de la parole, il trouverait le moyen de faire son malheureux parce que je ne lui fais pas goûter tout ce que je peux manger. » En effet, contrairement à beaucoup de monde, je ne suis pas le genre à donner n’importe quoi à mon chien. « Après il y a malheureusement les animaux malades. Eux peuvent ne pas avoir une belle vie. » Fis-je remarquer en pensant à ces pauvres bêtes qui manquaient cruellement de chance.

Je haussai des épaules quand ma cousine m’indiqua ne pas vouloir que je souffre davantage. Est-ce que ça pouvait être pire que maintenant ? Je n’en étais pas certain tellement j’avais l’impression d’être déjà au fond du gouffre. « Il faut juste que je digère, que j’encaisse… après ça ira. » Je disais cela alors que je n’en étais même pas sûr, mais ça allait bien finir par se tasser non ? Je l’espérais en tout cas. Je fis un petit sourire à mon interlocutrice qui n’hésitait pas à se montrer tendre à mon égard. Ensuite, je lui fis comprendre que je préférais rester chez moi. Il était hors de question que je me lance dans une histoire avec ou sans lendemain avec quelqu’un. Premièrement parce que c’était trop tôt et deuxièmement, car je n’ai jamais été adepte des aventures. « Merci. » Répondis-je doucement à la suite de mon invitée qui n’allait pas me forcer à mettre le nez dehors et à rencontrer d’autres personnes.

J’arquai un sourcil au moment où la brunette me claqua ce qu’elle pensait à mon sujet. « Tu sais, dans mon métier, il faut garder une certaine forme physique au cas où il faudrait intervenir en urgence… » Bon d’accord, ça n’arrivait pas forcément très souvent, mais je me devais d’être prêt en toute circonstance. La preuve, ça m’avait été utile il y a quelque temps lorsque j’étais venu prêter main-forte à Mattéo qui se faisait importuner par deux brutes. En songeant à ceci, je retins un soupir et me frappai mentalement pour chasser ceci de mon esprit. Pourquoi est-ce que je pensais encore à lui ? Je reconnectai avec l’instant présent en entendant parler miss Langford. « Ah ! Ouais, j’en ai dans un placard de la cuisine. » Répondis-je sans entrain. Par contre, peu après, je ne pus m’empêcher de rire, même si je trouvais que mon chien en faisait des caisses là. « Il faut jamais lui promettre de la bouffe ! » Précisai-je en souriant tout en m’occupant de Black afin de le canaliser. Mon sourire se fit plus grand à ce que me dit mon interlocutrice. « Ouais, sans lui je crois bien que je me sentirais seul. » Cet animal était tout à mes yeux c’est-à-dire un mix entre un frère, un meilleur ami et mon fils. Voilà ce qu’il représente pour moi, et pourquoi je tiens tant à lui. Je serai malade le jour où je le perdrai. « T’as raison et désolé que tu ne puisses en avoir un… Personne ne pourrait te le garder lorsque t’es en déplacement ? » Je me proposerais bien, mais malheureusement, si elle venait à se prendre un compagnon à quatre pattes et me le confiait, il serait seul le pauvre plusieurs heures par jour pendant que j’irais travailler.

Je passais un agréable moment devant la série télévisée qu’on était en train de regarder sur Disney+. J’étais en train de me gaver de glace, ce qui n’était pas très raisonnable, mais tant pis. Comme depuis tout à l’heure on avait beaucoup parlé de moi, il était temps que la conversation se porte sur ma cousine désormais. « Ah super ! Je suis content pour toi ! » Dis-je en souriant et avec sincérité. « Elle parlera de quoi la série ? » Voulus-je savoir, car ça m’intriguait déjà. Je regardais Katherine en haussant un sourcil. « En quoi c’est un scoop ? Enfin, je veux dire, vous n’avez jamais vraiment cessé de vous voir. » Surtout qu’ils sont amis depuis l’enfance et sont très liés. « Comment ça rapprochés ? Vous êtes meilleurs amis depuis toujours. » Fis-je remarquer avant de tilter. « Attends ! Tu veux dire que tu t’es remise avec lui ou que ça va se faire ? » Je savais pertinemment que Dacre l’avait plaquée sans avoir de raison valable – enfin pour moi c’était le cas étant donné que ma cousine n’avait rien eu à se reprocher. « Si c’est ça, j’espère que tu n’auras pas à le regretter et qu’il ne te fera pas souffrir. » Je ne savais pas comment elle faisait pour se remettre avec son ex parce que clairement moi je serais incapable de retourner avec la mienne. J’avais fait une grosse croix sur elle et c’était bien mieux ainsi.

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